Comment les mamies indonésiennes collectent l’eau douce en nageant
Imaginez un instant vivre dans le village pittoresque de Tinambun en Indonésie, un endroit où la nature est luxuriante et le climat agréable. Cependant, cette vie idyllique est marquée par une grande difficulté : l’absence d’eau potable. Entouré par la mer, le village ne dispose que d’eau salée, impropre à la consommation. La seule source d’eau douce accessible se situe à trois kilomètres du village, en amont d’une rivière, rendant l’approvisionnement en eau potable particulièrement ardu.
Des athlètes hors pair
Dans ce contexte difficile, les femmes âgées du village, dont le rôle traditionnel est de s’occuper du foyer, ont pris sur elles d’assurer la collecte de l’eau douce. Tandis que leurs enfants et petits-enfants sont absorbés par le travail quotidien, ces mamies courageuses se lancent, une fois par semaine, dans une aventure aquatique qui pourrait figurer dans les plus grands récits d’exploration.
Ces grand-mères ne se contentent pas simplement de nager. Elles s’équipent de bouées, qui ne sont autres que de robustes chambres à air de voiture, bien plus résistantes que les bouées gonflables que l’on peut trouver sur les plages. Chaque mamie attache à sa taille environ 200 bouteilles en plastique de cinq litres chacune. Pour garantir leur flottabilité, elles ne les remplissent qu’à moitié, puis les hissent hors de l’eau avec précaution une fois la collecte terminée.
Une vie en forme
De retour au village, ces femmes forment un véritable convoi aquatique. En chemin, elles échangent des conversations joyeuses, partagent des rires et des nouvelles, comme toutes les grand-mères du monde. Leur routine hebdomadaire est si intense qu’elle pourrait rivaliser avec celle des plongeuses haenyeo de l’île de Jeju en Corée du Sud, célèbres pour leur endurance sous-marine et leur capacité à retenir leur souffle durant de longues périodes. Ces héroïnes de Tinambun, malgré leur âge avancé, incarnent la force et la détermination.
Le village, conscient du dur labeur de ces mamies, leur offre une modeste récompense. Pour chaque trajet effectué, elles reçoivent 6,5 dollars, soit environ 6 euros. Bien que cela puisse paraître peu, ce montant constitue une aide précieuse pour ces familles, représentant une source de revenu significative dans cette région isolée.
Une leçon de vie
Ce qui est le plus admirable chez ces mamies indonésiennes, c’est leur esprit communautaire et leur incroyable résilience. Elles n’envisagent pas cette tâche comme une corvée, mais plutôt comme une occasion de se retrouver, de partager des moments privilégiés et de contribuer au bien-être de leur communauté.
Leur histoire nous enseigne l’importance de la solidarité et de l’entraide, même dans les situations les plus difficiles. Le courage et la détermination de ces femmes sont une véritable leçon de vie, nous rappelant que l’unité et la persévérance sont les clés du bonheur collectif.