Dans une vidéo, Idriss Aberkane explore les mécanismes qui permettent aux riches de maintenir et d’accroître leur fortune. À travers plusieurs exemples tirés du monde des affaires, de la politique et de l’immobilier, Aberkane met en lumière les stratégies utilisées par les grandes fortunes pour générer des revenus passifs et garantir une stabilité financière à long terme. Il analyse également le rôle clé de la dette, que ce soit à travers des emprunts ou la dette des États, comme l’un des leviers les plus puissants pour rester riche.
Berlusconi et la richesse rapide
Silvio Berlusconi, ancien Premier ministre italien, incarne la rapidité avec laquelle les riches peuvent accumuler de l’argent. Une scène du film Silvio et les autres de Paolo Sorrentino illustre ce phénomène. Dans cette scène, Berlusconi discute avec un élu qui a besoin de quelques millions d’euros, une somme insignifiante pour Berlusconi. Il regarde sa montre, lui demande de patienter quelques secondes, puis explique que le laps de temps écoulé est suffisant pour que ses entreprises facturent la somme nécessaire. Ce geste montre à quel point le pouvoir et la richesse peuvent être liés, et comment ceux qui possèdent des entreprises bien structurées peuvent générer de l’argent rapidement et sans effort apparent.
Le modèle de McDonald’s
Contrairement aux idées reçues, McDonald’s n’est pas seulement une chaîne de restauration rapide. C’est avant tout une régie immobilière. Aux États-Unis, les restaurants McDonald’s sont des locataires qui paient un loyer à la société qui détient le foncier. McDonald’s enseigne à ses franchisés comment gérer leurs restaurants pour s’assurer qu’ils puissent payer ce loyer, créant ainsi un modèle d’affaires basé sur la rentabilité immobilière.
McDonald’s détient le foncier, fait payer un loyer et s’assure que ses locataires, en apprenant à gérer une franchise, deviennent fiables. Ce modèle permet à McDonald’s de sécuriser ses revenus tout en augmentant la valeur des terrains autour de ses restaurants, notamment dans des pays comme le Brésil, la Chine ou la Turquie. Cette stratégie d’exploitation immobilière a permis à McDonald’s d’être bien plus qu’une simple chaîne de restauration.
Starbucks et les cartes cadeaux
Tout comme McDonald’s, Starbucks va au-delà de la simple vente de café. La chaîne fonctionne également comme une sorte de banque, en recueillant d’énormes sommes d’argent à travers ses cartes cadeaux. Ces cartes, payées à l’avance par les clients, créent des dépôts en liquide que Starbucks n’a aucune obligation de rembourser en argent, seulement en produits. Cette particularité confère à Starbucks un avantage financier considérable, en accumulant des milliards de dollars en dépôts qui rapportent des revenus anticipés.
Certaines voix se sont élevées pour que Starbucks soit régulé comme une banque, car elle accumule des montants colossaux via ses cartes cadeaux sans être soumise aux mêmes règles strictes que les institutions financières traditionnelles.
Le flux de trésorerie : clé de la richesse
Dans cette vidéo, Idriss Aberkane souligne que les riches achètent des sources de revenus. Contrairement aux pauvres qui travaillent pour gagner de l’argent, les riches font travailler leur argent pour eux. Ce principe fondamental du flux de trésorerie (cash flow) est ce qui distingue les très riches des autres. Ils investissent dans des actifs qui génèrent des revenus réguliers, qu’il s’agisse de propriétés immobilières, de franchises ou d’autres entreprises.
Un exemple cité est celui d’un magnat de l’immobilier qui possède 7000 appartements. Chacun de ces biens lui rapporte environ 1000 euros par mois, générant ainsi un revenu brut de 7 millions d’euros par mois. En plus de ces revenus locatifs, le propriétaire peut également réaliser des plus-values en revendant certains de ses appartements chaque année, augmentant ainsi sa fortune.
L’importance de la dette
Les riches ne paient presque jamais leurs achats en cash. Ils empruntent de l’argent pour acheter des actifs générateurs de revenus. Idriss Aberkane mentionne notamment Patrick Drahi, un homme d’affaires connu pour ses acquisitions financées par la dette. Ce recours à la dette permet aux riches d’amplifier leur richesse, en utilisant l’argent des banques pour acquérir des actifs qui rapportent plus que le coût des emprunts.
La dette des États comme source de richesse
L’une des méthodes les plus efficaces pour rester riche, selon Idriss Aberkane, est d’investir dans la dette des États. En prêtant de l’argent aux gouvernements, les riches s’assurent un revenu stable et sécurisé, car les États ont le monopole de la violence et peuvent collecter des impôts pour rembourser leurs dettes. Ainsi, même si un pays est endetté, les créanciers ne s’inquiètent pas : ils savent que les citoyens seront contraints de payer.
Cette stratégie est décrite comme étant très rentable, car les riches se placent entre la collecte des impôts et les services publics, obtenant ainsi un revenu constant sans être visibles. Aberkane compare cette méthode à celle de la mafia, en soulignant que les riches utilisent les mêmes principes, mais à une échelle beaucoup plus grande et légalisée.
Les créanciers internationaux et l’influence politique
Dans la vidéo, Aberkane mentionne des entreprises comme BlackRock et Vanguard, qui prêtent de l’argent aux États tout en possédant des infrastructures publiques. Ces entreprises, grâce à leur influence politique, parviennent à récupérer leur investissement tout en exerçant un contrôle sur les infrastructures. Ainsi, les citoyens, à travers leurs impôts, financent des infrastructures qui sont ensuite privatisées, avec les profits allant aux créanciers.
Aberkane prend l’exemple de la France, dont la dette s’élève à 3000 milliards d’euros. Il note que cette dette ne sera jamais remboursée et qu’elle sert uniquement à enrichir les créanciers. Il souligne également que le budget de remboursement des intérêts de la dette est désormais plus élevé que le budget de l’Éducation nationale, ce qui montre à quel point ce système favorise les créanciers au détriment des citoyens.
En conclusion, Idriss Aberkane rappelle que pour devenir riche, il faut acheter du revenu, et que les États représentent la meilleure source de revenu pour ceux qui ont accès au crédit.
Source : Idriss J. Aberkane