Dans cette vidéo, Micode, créateur de contenu français, nous emmène dans une enquête inédite sur les arnaques par SMS. Habituellement tourné vers des sujets de vulgarisation technologique et des expériences ludiques, il décide ici de pénétrer l’univers sombre des escroqueries numériques. Le phénomène des SMS frauduleux, qui touche des milliers de Français chaque jour, l’intrigue. Pour mieux comprendre ces pratiques, il se lance dans une infiltration minutieuse au cœur d’un réseau bien organisé.
Une infiltration minutieuse et immersive
L’histoire commence avec une réflexion simple : que se cache-t-il derrière les SMS frauduleux qui envahissent nos téléphones, nous incitant à cliquer sur des liens censés provenir de Chronopost, des impôts, ou encore de l’Assurance Maladie ? Ces messages contiennent souvent des phrases telles que « Votre colis est en attente », ou « Payez maintenant pour éviter des pénalités ». Intrigué, Micode décide de mener sa propre enquête pour comprendre le mécanisme derrière ces arnaques.
Pour y parvenir, il s’infiltre dans des groupes Telegram réservés aux cybercriminels. Ces groupes sont des espaces cachés où les arnaqueurs partagent des informations, des techniques et des outils pour monter des opérations frauduleuses. Micode, se faisant passer pour un participant intéressé, parvient à rejoindre ces cercles et observe les discussions entre les membres.
Les groupes sont souvent très actifs, rassemblant des dizaines, voire des centaines de participants qui échangent des méthodes pour récupérer des bases de données de numéros de téléphone ou créer des faux sites imitant des services officiels. Ces sites sont ensuite utilisés pour voler les informations bancaires des victimes, sous couvert de petits paiements demandés en urgence.
Découverte d’un réseau bien organisé
En observant les échanges, Micode découvre que les arnaqueurs utilisent un outil de haute technologie : un IMSI-catcher. Ce dispositif, illégal en France pour les particuliers, permet d’intercepter les communications téléphoniques dans un rayon de plusieurs kilomètres. Grâce à cet appareil, les escrocs collectent des milliers de numéros de téléphone en un temps record. Ces numéros sont ensuite utilisés pour envoyer des SMS en masse, imitant des entreprises ou des administrations publiques.
La méthode est simple mais redoutablement efficace : les SMS demandent aux victimes de cliquer sur un lien pour confirmer une livraison, payer des frais ou régulariser une situation. En cliquant, les victimes sont redirigées vers des sites frauduleux, parfaitement imités pour paraître authentiques. Une fois sur ces sites, elles sont invitées à entrer leurs informations personnelles, notamment leurs coordonnées bancaires.
Les arnaques dévoilées par Micode
Lors de son enquête, Micode parvient à obtenir des informations sur le fonctionnement de ces arnaques. Les cybercriminels utilisent des kits de phishing : des ensembles de fichiers prêts à l’emploi qui permettent de créer des copies parfaites de sites comme Chronopost ou la CAF. Ces kits sont disponibles à l’achat dans les groupes Telegram pour des sommes allant de 20 à 80 euros. Ils incluent tout, des pages de connexion frauduleuses aux formulaires pour récupérer les informations bancaires des victimes.
Pour tester l’efficacité de ces arnaques, Micode se fait passer pour une victime en remplissant un formulaire frauduleux avec une carte bancaire virtuelle, protégée par un plafond de dépenses. Il observe alors le déroulement exact de l’escroquerie. Une fois les informations bancaires collectées, les escrocs tentent soit de les utiliser immédiatement pour effectuer des achats en ligne, soit de les revendre sur des marchés noirs du web.
Les rôles dans le réseau d’arnaque
Au fil de l’infiltration, Micode découvre que chaque membre du réseau a un rôle bien défini. Il y a les spammeurs, qui envoient des milliers de SMS frauduleux à partir de cartes SIM prépayées ou de téléphones jetables. Ensuite, viennent les développeurs, qui créent les sites frauduleux à l’aide des kits de phishing. Ils s’assurent que ces sites sont réalistes et capables de duper les victimes. Les faussaires, quant à eux, fournissent de faux documents d’identité pour ouvrir des comptes bancaires ou des lignes téléphoniques sous des noms d’emprunt.
Enfin, il y a les « haloteuses », les membres les plus troublants du réseau. Ce sont des arnaqueuses qui appellent directement les victimes, se faisant passer pour des agents bancaires. Leur mission est de convaincre les victimes de valider des paiements frauduleux en prétendant annuler des transactions suspectes. En réalité, chaque validation effectuée par la victime permet aux escrocs de vider leurs comptes bancaires.
Les conséquences de l’infiltration
Grâce à son infiltration, Micode découvre également l’immensité de ces réseaux d’arnaques, qui fonctionnent à grande échelle et touchent des milliers de personnes en France. Il parvient à démontrer que ces arnaques ne sont pas l’œuvre d’une poignée d’individus, mais qu’elles sont le fruit d’une véritable économie parallèle, avec ses propres règles, ses échanges, et ses profits.
À travers cette enquête, Micode dévoile au grand public un phénomène invisible mais omniprésent, où chaque clic peut potentiellement entraîner la perte de centaines, voire de milliers d’euros. Son infiltration met en lumière l’organisation méticuleuse de ces réseaux d’escrocs, tout en soulignant la difficulté pour les autorités de démanteler ces opérations, qui réapparaissent rapidement sous de nouvelles formes.