Le renard : un animal injustement mal perçu
Le renard, omniprésent dans nos campagnes, traîne une réputation de nuisible qui lui colle à la peau. Souvent dépeint dans les contes comme un voleur fourbe, il est considéré comme une menace pour les poules et les fermes. Cette image négative masque pourtant son rôle essentiel dans notre écosystème. En réalité, le renard contribue à la régulation d’une maladie potentiellement dangereuse pour l’homme : la maladie de Lyme.
Comment le renard combat la maladie de Lyme ?
Chassé et malmené par l’Homme, le renard reste pourtant un acteur clé dans la lutte contre la maladie de Lyme. La principale cause de cette maladie est une bactérie, Borrelia burgdorferi, transmise par les tiques qui parasitent les petits rongeurs comme les mulots et les campagnols. Le renard, en se nourrissant de ces rongeurs, réduit leur nombre, et par conséquent, le nombre de tiques infectées. Ainsi, moins de tiques signifie moins de risques pour l’Homme de contracter la maladie de Lyme.
Une étude menée aux Pays-Bas, sur une superficie de 20 hectares de forêt, a révélé que les zones à forte densité de renards comptaient beaucoup moins de tiques infestées. En présence de nombreux prédateurs, les rongeurs restent cachés, limitant ainsi leur exposition aux tiques. Cette régulation naturelle aide non seulement à diminuer la propagation de la maladie, mais elle protège aussi les cultures agricoles en contrôlant la population de rongeurs nuisibles.
Un animal encore trop souvent chassé
Malgré son rôle protecteur, le renard est encore largement considéré comme un nuisible en France. Dans tous les départements, il est autorisé à être chassé toute l’année, sous prétexte qu’il représenterait un danger pour la santé publique et causerait des dommages aux activités agricoles et forestières. L’une des accusations qui lui est portée est la transmission de l’échinococcose, une maladie provoquant des kystes au foie. Cependant, cette maladie ne touche qu’une quinzaine de personnes par an en France, un chiffre qui ne justifie pas les campagnes d’éradication massives contre le renard.
Marc Giraud, porte-parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), s’indigne de cette situation. Il dénonce l’utilisation de la bromadiolone, un poison violent utilisé pour tuer les rongeurs, qui intoxique toute la chaîne alimentaire, plutôt que de préserver les prédateurs naturels comme le renard.
Une traque injustifiée
La chasse au renard est d’autant plus injustifiée que sa population se régule naturellement. Une femelle renard peut donner naissance à entre 2 et 6 renardeaux par portée. Cependant, lorsque la densité de renards dépasse 4 individus par kilomètre carré, les jeunes se dispersent pour coloniser de nouveaux territoires, évitant ainsi une surpopulation.
Cette autorégulation démontre que le renard ne constitue pas une menace qui justifierait sa chasse systématique. Au contraire, il continue de jouer un rôle discret mais vital dans la protection des humains contre la maladie de Lyme, tout en empêchant les rongeurs d’envahir les champs.
Source: www.sciencesetavenir.fr