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Le requin du Groenland, mystérieux habitant des eaux glacées de l’Atlantique Nord, intrigue les scientifiques par sa longévité exceptionnelle. Vivant dans les profondeurs abyssales, cet animal pourrait vivre entre 300 et 500 ans, ce qui en fait le vertébré à la plus grande espérance de vie connue. Cette incroyable durée de vie suscite de nombreuses questions, en particulier sur les mécanismes biologiques qui la rendent possible. Cet article explore les différents aspects de la biologie du requin du Groenland, des caractéristiques de son cœur à son métabolisme, tout en abordant les menaces qui pèsent sur son avenir.
La vie dans les abysses : une existence ralentie
Le requin du Groenland évolue dans des conditions extrêmes, à des températures variant entre -1,8°C et 7,5°C. Contrairement aux mammifères, dont la température corporelle est régulée, celle du requin suit celle de son environnement. Ce mode de vie en eaux glacées ralentit son métabolisme de manière significative. Le métabolisme du requin, c’est-à-dire l’ensemble des réactions chimiques et biologiques dans ses cellules, est ainsi extrêmement ralenti, contribuant probablement à sa longévité.
L’un des aspects les plus fascinants de ce requin est son rythme cardiaque. David McKenzie, un chercheur au CNRS, a mesuré que le cœur du requin du Groenland bat seulement 4 à 6 fois par minute au repos, une lenteur extrême comparée à d’autres espèces. Cette observation est en ligne avec la théorie du « rythme de la vie » (pace-of-life), qui lie la longévité à la lenteur des fonctions métaboliques. Cependant, cette théorie ne suffit pas à expliquer entièrement la longévité du requin, car d’autres espèces arctiques ayant un rythme cardiaque similaire ne vivent que vingt à quarante ans.
Un cœur qui ne vieillit pas
Les recherches sur le cœur du requin du Groenland révèlent des caractéristiques surprenantes. Les cellules cardiaques de ce requin semblent échapper au vieillissement. Pierre Delaroche, un chercheur français, a observé que l’architecture du noyau des cellules cardiaques, qui reflète l’activité génétique, reste inchangée avec l’âge. De plus, la quantité de mitochondries, les organites responsables de la production d’énergie, ne diminue pas, contrairement à ce qui est observé chez les mammifères.
En vieillissant, les humains développent souvent une fibrose cardiaque, qui rigidifie le cœur et réduit son efficacité. Chez le requin du Groenland, bien que la fibrose augmente avec l’âge, le dépôt de collagène, une protéine élastique, compense ce phénomène, maintenant ainsi la souplesse du cœur même après plusieurs siècles. Cette absence de dégradation cardiaque pourrait expliquer en partie la longévité exceptionnelle de ce requin.
Le métabolisme et les mystères génétiques
Au-delà du cœur, le métabolisme musculaire du requin du Groenland présente également des particularités. Ewan Camplisson, doctorant à l’université de Manchester, a étudié les enzymes de ce requin, qui restent actives tout au long de sa vie. Contrairement à la plupart des animaux, chez qui l’activité enzymatique diminue avec l’âge, celles du requin du Groenland semblent être protégées contre le vieillissement, suggérant un métabolisme unique.
Cependant, les mystères entourant ce requin sont encore nombreux. Par exemple, on ignore encore combien de chromosomes il possède. L’étude de son code génétique est à ses débuts, mais elle pourrait révéler des éléments cruciaux pour comprendre les mécanismes de sa longévité. Par ailleurs, la répartition géographique du requin du Groenland reste mal connue. Des spécimens ont été trouvés dans des régions inattendues, comme le golfe du Mexique, à plus de 1800 mètres de profondeur, ce qui laisse penser que son aire de répartition pourrait être beaucoup plus vaste que ce que l’on croit.
Menaces et reproduction : un avenir incertain
Le requin du Groenland est également un mystère en ce qui concerne sa reproduction. Très peu de jeunes spécimens ont été observés, et la majorité des requins capturés mesurent au moins 2 mètres, ce qui correspond à des individus d’environ cinquante ans. Cette rareté des jeunes requins pourrait être liée à une période de surpêche entre 1890 et la Seconde Guerre mondiale, lorsque les requins du Groenland étaient chassés pour l’huile de leur foie.
Les femelles de cette espèce n’atteignent la maturité sexuelle qu’à environ 140 ans, et leur gestation dure entre sept et huit ans, un rythme extrêmement lent qui rend l’espèce particulièrement vulnérable. Le réchauffement climatique, en modifiant les températures des océans, pourrait encore réduire l’habitat de ce géant des abysses, menaçant ainsi sa survie.
Conclusion
Le requin du Groenland reste un sujet d’étude fascinant pour les scientifiques du monde entier. Sa longévité exceptionnelle, son cœur qui ne vieillit pas, et son métabolisme unique sont autant de mystères à élucider, qui pourraient un jour permettre de mieux comprendre les mécanismes du vieillissement. Cependant, face aux menaces du changement climatique et à la lenteur de son cycle reproductif, l’avenir de ce géant des profondeurs est incertain. Les recherches en cours sont donc cruciales pour percer les secrets de cette espèce et, peut-être, pour en tirer des leçons applicables à la longévité humaine.