Le Titanic est tristement célèbre pour sa catastrophe en 1912, mais il existe d’autres naufrages historiques encore plus tragiques. Découvrons ces événements maritimes méconnus de tous.
SS Kiangya : une tragédie en Chine
En décembre 1948, la guerre civile chinoise fait rage, et des milliers de personnes fuient Shanghai avant l’arrivée des forces communistes. Le SS Kiangya, transportant officiellement 2 150 réfugiés – bien au-delà de sa capacité – part du port. En réalité, des milliers de personnes supplémentaires se sont entassées à bord.
À environ 50 miles au sud de Shanghai, un désastre survient : une explosion secoue le bateau, probablement causée par une mine laissée par la marine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. L’eau envahit rapidement le navire, rendant impossible le déclenchement d’un appel de détresse. Au bout de trois heures, des fusées de détresse sont aperçues et des bateaux de sauvetage arrivent. Malheureusement, le nombre de survivants est très faible.
Il est estimé que près de 3 920 personnes ont perdu la vie, soit presque trois fois plus que le nombre de victimes du Titanic, faisant du naufrage du Kiangya la pire catastrophe maritime de la Chine.
Doña Paz : la catastrophe des Philippines
En décembre 1987, des passagers impatients montent à bord du ferry philippin MV Doña Paz pour rentrer chez eux pour les vacances. Bien que la capacité officielle soit de 1 518 passagers, environ 4 400 personnes embarquent clandestinement grâce à des pots-de-vin versés aux officiels.
Alors que la plupart des passagers dorment la nuit, le Doña Paz entre en collision avec le MT Vector, un tanker de 170 pieds transportant plus de 1 000 tonnes de produits pétroliers. Le cargo du MT Vector explose, mettant le feu aux eaux huileuses et à l’ensemble du Doña Paz. Les chances de survie restaient minces pour ceux ayant échappé à l’explosion initiale.
Seulement 26 personnes survécurent parmi les 4 400 passagers, faisant de cet incendie le plus meurtrier des catastrophes maritimes en temps de paix avec environ 2 800 victimes de plus que le Titanic.
MV Wilhelm Gustloff : une tragédie en temps de guerre
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’évacuation des troupes et des civils allemands vers l’Allemagne par le MV Wilhelm Gustloff est organisée. Ce grand transporteur militaire de 684 pieds, initialement conçu pour environ 1 465 passagers, embarque surchargé avec environ 10 000 personnes à bord.
À 21 heures, le sous-marin soviétique S-13 lance trois torpilles, touchant le bateau à la poupe, à la proue et au centre. Le navire commence à couler rapidement, les canots de sauvetage étant gelés et inaccessibles. Les passagers sont contraints de se jeter dans les eaux glaciales de la mer Baltique.
Après l’intervention de quelques bateaux de secours, seulement environ 1 200 survivants seront secourus sur les 10 000 passagers, ce qui signifie que 9 000 vies ont été perdues, représentant près de six fois plus de victimes que le Titanic.
Le Joola : la tragédie africaine
En septembre 2002, le ferry sénégalais Le Joola quitte le port de Ziguinchor en direction de Dakar, transportant 1 863 passagers bien qu’il ait une capacité fixée pour seulement 580 voyageurs. Le bateau est déjà manifestement surchargé et penche à son départ.
Alors qu’une tempête se déclare en mer, le bateau top-heavy chavire en seulement cinq minutes. De nombreux passagers, coincés à l’intérieur du navire retourné, échouent à envoyer un message de détresse. Ce n’est qu’après que des fusées de détresse sont lancées que des bateaux de pêche viennent en aide.
Seules 64 personnes survivent sur les 1 863 qui avaient pris place à bord, marquant cette tragédie comme le naufrage le plus meurtrier d’Afrique.
SS Eastland : une catastrophe provoquée par la sécurité
En réponse au naufrage du Titanic, des lois plus strictes comme le Seamen’s Act de 1915, imposent plus de canots de sauvetage à bord des navires. Mais pour le SS Eastland, déjà reconnu pour son instabilité, ajouter des équipements supplémentaire exacerbe les déséquilibres.
Le matin du 24 juillet 1915, une célébration de l’employeur Western Electric voit 2 500 passagers monter à bord du Eastland. Lors des procédures d’embarquement, le navire commence à pencher dangereusement avant de se retourner complètement en quelques minutes, jetant de nombreux passagers dans la rivière Chicago.
Alors que certains parviennent à s’échapper en marchant sur la coque, 844 passagers et membres d’équipage trouvent la mort dans l’eau boueuse à quelques mètres seulement de la rive. Une tragédie paradoxale aggravée par la pression de réduire de futurs risques maritimes.
Le White Ship : la perte d’un héritier
Il y a plus de 800 ans, le White Ship transporte des nobles anglais dont l’héritier au trône, William Adelin, de France à l’Angleterre. En tentant de dépasser un autre navire royal en pleine mer, il s’échoue sur un rocher submergé, entraînant le naufrage immédiat.
Les 300 personnes à bord, dont l’héritier royal, sont toutes perdues excepté une. Ce naufrage plonge l’Angleterre dans une période de guerre civile et de famine tragique, soulignant les conséquences dramatiques des imprudences maritimes.
SS Central America : un naufrage doré
En septembre 1857, le SS Central America, transportant plus de 9 tonnes d’or de Californie vers New York, est pris dans un ouragan au large des Carolines. Le navire finit par perdre ses capacités de propulsion et se retrouve à la merci de la tempête.
Malgré les efforts désespérés du capitaine, William Hebdon, pour lever un signal de détresse, seule une poignée de passagers est sauvée par deux navires. Environ 425 âmes périssent, et la perte financière de l’or à bord contribue à déclencher la première grande crise économique mondiale connue sous le nom de panique de 1857.
Sultana : la tragédie post-guerre civile
En 1865, après la guerre civile américaine, des milliers de prisonniers Union libérés cherchent à rentrer chez eux et montent à bord du Sultana. La capacité permise est bien moindre que les 2 400 passagers embarqués, bien audelà de ses 375 places officielles.
Le 27 avril, une explosion de chaudière mutilée par des réparations bâclées détruit le centre du navire, et suite à un incendie, les passagers se précipitent dans le Mississippi. Sur environ 2 300 personnes à bord, seulement 700 survivent, faisant de cette tragédie une des plus grandes pertes de l’histoire maritime américaine.
Costa Concordia : l’incapacité d’un capitaine
En janvier 2012, la Costa Concordia, un gigantesque paquebot de 290 mètres de long, fait naufrage en Méditerranée. Le capitaine, Francesco Schettino, livre un passage dangereusement près de la côte pour impressionner une amante secrète. Lors d’une collision avec un rocher sous-marin, une brèche de 50 mètres de long s’ouvre dans la coque.
Bien que le capitaine ait tardé à signaler l’incident et évacué le navire, seulement 6 heures après la collision, le naufrage cause une perte humaine dévastatrice de 32 personnes. Schettino est finalement condamné à 16 ans de prison pour négligence criminelle. La compagnie Costa Croisières doit verser 91 millions de dollars en compensations, une somme significative comparée aux dédommagements de la catastrophe du Titanic.
SS Princess Alice : la colline toxique de Londres
En septembre 1878, la SS Princess Alice, un bateau à aubes, rentre à Londres après une journée en bord de mer. Près de l’embouchure de la rivière, il percute un bateau-cargo, le SS Bywell Castle, qui la coupe en deux. Plongeant dans les eaux infestées de déchets bruts, la majorité des passagers périssent rapidement.
Sur les 700 passagers, seuls 130 survivent à cette collision tragique et à l’eau contaminée, certains succombant aux infections peu après. Ce naufrage dans une eau polluée reste l’une des plus cruelles tragédies maritimes de Londres.
L’Essex : une chasse qui vire au cauchemar
En 1820, l’Essex, un baleinier de 30 mètres, chasse dans le Pacifique Sud lorsqu’il rencontre une gigantesque baleine à sperme. Celle-ci fini par percuter et endommager fortement l’Essex avant de s’échapper. Le navire coule avec ses 20 membres d’équipage survivant à bord de petites baleinières.
Après trois mois d’errance en mer, se nourrissant de rares réserves et de chair humaine, seulement 8 d’entre eux sont sauvés par des navires de passages. Le souvenir de cette expérience cauchemardesque demeure gravé dans les mémoires.
USS Indianapolis : une mission fatale
En juillet 1945, l’USS Indianapolis, un croiseur lourd, est torpillé par un sous-marin japonais. 300 des 1 195 hommes à bord meurent instantanément dans la déflagration. Les survivants se retrouvent échoués en mer pendant quatre jours sous le soleil brûlant, la menace des requins et l’hypothermie nuit après nuit.
Les signaux de détresse étant ignorés, les rescapés ne sont sauvés que par hasard. Au final, seuls 316 marins seront secourus, faisant de cette attaque l’un des événements maritimes les plus horribles de la Seconde Guerre mondiale.
Bien que ces récits soient glaçants, ils soulignent l’importance des mesures de sécurité, de la préparation, et de la vigilance en mer. Les tristes leçons tirées de ces naufrages historiques renforcent sans aucun doute la nécessité d’améliorer la sécurité maritime de notre époque.
Source : BE AMAZED