« Si organiser vos affaires fonctionnait, ne seriez-vous pas déjà au terme du processus ? » —Courtney Carver
L’organisation de nos biens est indéniablement utile. Elle permet de savoir où se trouvent nos affaires et d’y accéder facilement. Cependant, soyons honnêtes : organiser n’est qu’une solution temporaire. Aujourd’hui, nous mettons de l’ordre et trouvons de nouvelles solutions de rangement, mais dès demain, nous nous retrouvons souvent à répéter la même tâche.
Tandis que trouver de meilleures façons d’organiser nos affaires peut avoir des bénéfices, ces derniers sont éphémères. En revanche, lorsque nous décidons de nous débarrasser définitivement des objets dont nous n’avons pas besoin, les avantages sont durables et bien plus profonds.
Le pouvoir de la minimisation
La minimisation des possessions est un acte durable, car les objets sont complètement retirés de notre quotidien. Elle pose les bases pour surmonter le consumérisme et nous pousse à réfléchir à nos valeurs et à notre but dans la vie. En vivant intentionnellement avec moins, nous nous offrons la possibilité de nous concentrer sur nos passions les plus profondes.
Il est clair que la minimisation l’emporte toujours sur l’organisation.
Mais comment procéder dans notre espace de vie, en respectant notre style de vie unique ? La solution réside dans une démarche pièce par pièce, en manipulant physiquement chaque objet en notre possession et en apprenant à poser les bonnes questions.
En fait, presque tout le processus de désencombrement se résume à se poser deux questions simples :
1. Est-ce que j’en ai besoin ?
Faire la distinction entre besoins et envies est devenu un exercice complexe dans notre société. Les publicitaires nous poussent régulièrement à considérer des articles de confort et de luxe comme des nécessités. Jusqu’à ce que quelqu’un nous le dise, nous n’avions jamais réalisé que nous avions besoin de tant de choses.
Le désencombrement doit commencer quelque part. Et chaque organisateur professionnel vous demandera inlassablement : « Est-ce quelque chose que je dois vraiment garder ? »
C’est un point de départ crucial, car il fournit un cadre initial pour prendre de meilleures décisions. Si nous pouvons identifier ce dont nous n’avons plus besoin, nous pouvons commencer à repérer les objets à éliminer.
Bien sûr, nos besoins humains fondamentaux sont assez restreints : eau, nourriture, abri et vêtements. Mais il ne s’agit pas seulement de survivre. Personne ne veut simplement survivre, nous voulons tous tirer le meilleur parti de la vie ! La question profonde à se poser alors est : Quels objets dois-je conserver pour réaliser pleinement mon potentiel et atteindre mes objectifs de vie ?
Cette question permet d’aller plus loin et offre un cadre encore plus robuste pour prendre des décisions sur ce qu’il faut garder ou retirer. Mais même cela peut s’avérer insuffisant.
En effet, ce n’est pas parce que vous répondez « Non, je n’en ai pas besoin » que vous allez forcément vous en débarrasser facilement. Nous avons tous des objets chez nous dont nous savons que nous n’avons pas besoin, et pourtant nous choisissons de les conserver.
C’est ici qu’intervient la deuxième question, encore plus importante.
2. Pourquoi est-ce que je possède cet objet ?
Cette question déplace notre réflexion au-delà de la simple fonctionnalité pour entrer dans une sphère d’intentionnalité.
Demandez-vous cela pour chaque objet que vous touchez : Pourquoi est-ce que je possède cela ? Vous serez surpris des réponses que vous trouverez.
Prenons l’exemple de votre garde-robe. L’une des premières zones que j’ai choisies de minimiser dans ma maison était mon placard. Lorsque je l’ai fait, j’ai remarqué toutes sortes de styles, de couleurs et de coupes différentes, dont beaucoup que je ne portais plus.
Et je ne suis pas seul dans ce cas—nombre de nos placards sont remplis d’articles que nous ne portons plus. Clairement, nos placards surchargés n’ont rien à voir avec la fonctionnalité. Au lieu de cela, ils reflètent notre intentionnalité.
Pourquoi possédons-nous tous ces vêtements différents, bien plus que ce dont nous avons besoin ? Est-ce parce que nous les aimons tous ou que nous avons besoin d’autant de chemises ou de chaussures ? Non. Nous les achetons parce que nous essayons de suivre les modes changeantes—les mêmes tendances que l’industrie de la mode nous a imposées pour rester « à la mode ».
De la même manière, regardons nos salons, souvent encombrés de décorations et de bibelots. Pourquoi les avons-nous ? Parce que nous les aimons et qu’ils racontent l’histoire de nos vies ? Peu probable. Nous les avons achetés parce qu’ils étaient en promotion, qu’ils s’accordaient avec le canapé, ou que les étagères intégrées avaient besoin d’être remplies.
Dans chaque cas, nous achetons et conservons des objets, non pas parce qu’ils enrichissent nos vies, mais pour une autre raison. Cette prise de conscience simplifie le processus de désencombrement et s’applique à presque tous les objets que nous possédons : Pourquoi ai-je ces CD, ce meuble, ces jouets, ces vieux appareils électroniques ? Une fois que nous déterminons le pourquoi, nous sommes mieux équipés pour répondre à la question : Que faire maintenant ?
Ces deux questions—« Est-ce que j’en ai besoin ? » et « Pourquoi est-ce que je possède cet objet ? »—seront la base de vos efforts de désencombrement à l’avenir. Elles se révéleront éclairantes et ouvriront de nouvelles perspectives sur les objets à conserver et ceux à éliminer.
Et finalement, n’est-ce pas là le but ? Retirer définitivement de nos maisons les objets dont nous n’avons plus besoin, pour pouvoir enfin vivre la vie que nous désirons.
Source: becomingminimalist.com