Beaucoup de femmes qui n’ont jamais exercé de métier rémunéré s’interrogent sur leurs droits à la retraite. En France, des mécanismes existent pour permettre aux femmes au foyer ou aux personnes n’ayant jamais travaillé de bénéficier d’une pension. Ces dispositifs, bien que variés, sont souvent méconnus. Cet article explore les options offertes aux femmes n’ayant jamais cotisé pour leur retraite.
L’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF)
L’une des principales aides disponibles pour les femmes au foyer est l’affiliation à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Ce dispositif permet à certaines personnes, bien qu’elles n’aient jamais exercé de profession, de valider des trimestres de cotisation pour la retraite. Plusieurs conditions ouvrent droit à ce système, notamment :
- Le complément familial, destiné aux parents ayant au moins trois enfants à charge.
- L’allocation journalière de présence parentale, accordée pour s’occuper d’un enfant gravement malade, d’un adulte ou d’un enfant handicapé avec une incapacité permanente d’au moins 80 %.
L’AVPF permet ainsi de valider des trimestres dans le régime général sans avoir à travailler ni cotiser. Le calcul de la pension s’effectue alors sur la base du SMIC brut. Cela signifie que même sans carrière professionnelle, les trimestres validés permettent de percevoir une pension de retraite, à hauteur de ce seuil.
Inscription à France Travail pour valider des trimestres
Bien que n’ayant pas de travail rémunéré, une femme peut également valider des trimestres de retraite en s’inscrivant auprès de France Travail (anciennement Pôle Emploi). Si elle est inscrite comme demandeur d’emploi non indemnisé, cela lui permet de valider jusqu’à six trimestres pour sa retraite de base.
Il est cependant essentiel de noter que cette démarche ne génère pas de points pour la retraite complémentaire, car elle n’implique aucune cotisation. Ce mécanisme permet tout de même de cumuler des trimestres pour approcher du seuil requis afin de percevoir une pension minimale.
Cotisation volontaire à l’assurance retraite
Une autre option est la cotisation volontaire à l’assurance retraite, une démarche qui, bien qu’exigeante, reste accessible sous certaines conditions. Ce dispositif permet à une personne de cotiser elle-même pour valider des trimestres si elle se trouve dans des situations spécifiques, telles que :
- Avoir travaillé à l’étranger tout en restant affiliée au régime de sécurité sociale français.
- Aider un proche invalide ou infirme dans les actes du quotidien.
- Avoir bénéficié de certaines indemnités spécifiques avant les années 1980.
Cette cotisation volontaire peut donc s’avérer utile pour augmenter le nombre de trimestres validés et, ainsi, améliorer le montant de la future pension.
L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)
Lorsque ni l’AVPF ni la cotisation volontaire n’ont été suffisantes pour cumuler assez de trimestres, une autre solution est l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Cette aide est destinée aux personnes âgées de 65 ans ou plus, disposant de faibles revenus. Son montant dépend des ressources du foyer :
- 961,08 € par mois pour une personne seule.
- 1 492,08 € par mois pour un couple.
L’ASPA est un dispositif important pour garantir un revenu minimum aux personnes âgées n’ayant pas ou peu cotisé pour leur retraite. Cependant, cette allocation peut être récupérable sur la succession du bénéficiaire, si son patrimoine dépasse un certain montant.
Exemples concrets d’application
- Marie, mère de trois enfants : Marie n’a jamais exercé d’activité professionnelle et s’est consacrée à l’éducation de ses enfants. Elle reçoit le complément familial, ce qui lui permet d’être affiliée à l’AVPF. Grâce à ce dispositif, Marie valide des trimestres pour sa retraite, qui seront calculés sur la base du SMIC brut. Ainsi, elle bénéficiera d’une pension de base, même sans avoir cotisé directement.
- Sophie, en situation de précarité à 65 ans : Sophie n’a ni cotisé ni validé de trimestres. À l’âge de 65 ans, elle peut demander l’ASPA pour recevoir une pension de 961,08 € par mois, étant donné qu’elle vit seule et dispose de faibles ressources. Ce montant lui permettra de couvrir ses besoins essentiels à la retraite.
Conclusion : des dispositifs adaptés à chaque situation
En résumé, il existe plusieurs dispositifs permettant aux femmes n’ayant jamais travaillé de bénéficier d’une pension de retraite. Que ce soit à travers l’AVPF, l’inscription à France Travail, la cotisation volontaire ou encore l’ASPA, ces solutions offrent un soutien pour garantir un minimum de revenus à la retraite. Chaque situation étant unique, il est essentiel de bien examiner ses droits pour optimiser sa future pension.