Lors d’une expédition de chasse dans le parc national de Hwange, au Zimbabwe, Theunis Botha, âgé de 51 ans, a trouvé la mort dans des circonstances inattendues. Ce professionnel sud-africain du safari menait un groupe de chasseurs lorsqu’ils se sont retrouvés face à un troupeau d’éléphants en période de reproduction. Trois éléphants ont alors chargé le groupe ; Botha a tiré sur eux pour se défendre. Mais, profitant de la confusion, une quatrième femelle éléphant a attaqué Botha sur le côté. Elle l’a saisi avec sa trompe, puis, mortellement blessée par un autre chasseur, elle s’est effondrée, écrasant Botha sous son poids.
Le parcours de Theunis Botha, chasseur de gros gibier
Theunis Botha a commencé à organiser des chasses dans les années 1980 afin de financer ses études en psychologie et anthropologie. Il a ensuite fondé sa propre société, Theunis Botha Big Game Safaris, spécialisée dans la chasse au léopard et au lion avec des chiens courants. Cette technique consiste à utiliser des meutes de chiens dressés pour débusquer les proies et les conduire vers les chasseurs. L’entreprise publiait régulièrement des photos et vidéos de Botha et de ses prises. Au fil des années, son activité s’est étendue du Zimbabwe au Botswana, à la Namibie et au Mozambique.
Botha laisse derrière lui une épouse et cinq enfants. Après sa mort, de nombreux membres de sa communauté ont exprimé leurs condoléances sur les réseaux sociaux, mais ces messages ont également suscité la controverse auprès de ceux qui s’opposent à la chasse aux trophées.
La menace qui pèse sur les éléphants d’Afrique
D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’éléphant d’Afrique est classé comme vulnérable. Alors que plusieurs millions d’individus peuplaient le continent africain au début du XXe siècle, il n’en reste aujourd’hui qu’environ 350 000. Cette diminution s’explique principalement par la perte d’habitat due à l’expansion humaine, ce qui prive les éléphants de ressources essentielles et entrave leurs déplacements sur de vastes territoires. Le changement climatique aggrave également la situation en réduisant l’accès à la nourriture et à l’eau.
Les conflits avec les populations humaines représentent un autre facteur clé. Les affrontements entre agriculteurs et éléphants, attirés par les cultures, provoquent chaque année la mort de centaines d’animaux et d’humains. À cela s’ajoute le braconnage : la chasse illégale, principalement pour l’ivoire, fait chuter drastiquement les effectifs. Selon le World Wildlife Fund, plusieurs milliers d’éléphants sont tués chaque année pour alimenter ce commerce.
La chasse aux trophées peut-elle sauver les éléphants d’Afrique ?
Une idée controversée a vu le jour pour préserver les éléphants d’Afrique : faire payer des chasseurs de trophées fortunés pour abattre un nombre limité d’éléphants, puis utiliser ces fonds pour financer la conservation et soutenir les communautés locales. Selon cette théorie, les habitants n’auraient plus besoin de se tourner vers le braconnage pour survivre.
L’Union internationale pour la conservation de la nature soutient ce concept. D’après l’organisation : Une chasse aux trophées bien gérée peut générer des revenus et encourager les populations locales à préserver et restaurer les populations sauvages, à maintenir des zones dédiées à la conservation et à protéger la faune contre le braconnage.
[source]
Au Zimbabwe, un séjour de chasse peut dépasser 37 000 €, auxquels s’ajoutent près de 14 500 € par éléphant abattu.
Melville Saayman, professeur en tourisme et économie à l’université North-West en Afrique du Sud, affirme que les populations animales augmentent dans les régions où la chasse n’est pas interdite, alors qu’elles régressent là où elle l’est. Il écrit : Du point de vue de la conservation, la faune ne se porte pas bien, et l’une des raisons est que la chasse crée une grande valeur. Les gens protègent ce qui a de la valeur à leurs yeux. Si la chasse leur permet d’obtenir de l’argent ou d’autres avantages, ils ont alors tout intérêt à préserver les animaux.
Les safaris photographiques, une alternative soutenue
Pourtant, de nombreux défenseurs de la conservation considèrent que les revenus générés par les amateurs de safaris photographiques sont bien plus importants. La David Sheldrick Wildlife Trust estime qu’un éléphant vivant peut rapporter environ 23 000 € par an grâce au tourisme.
Il est impossible d’exploiter durablement une espèce en déclin,déclare Sebastian Troeng, vice-président exécutif de Conservation International.L’idée que tuer des éléphants servirait leur cause ne tient pas la route.
Wayne Pacelle, président de la Humane Society of the United States, partage cet avis :
On ne devrait pas mener des activités contraires à l’éthique simplement pour générer du commerce.
Pacelle souligne aussi que l’argent issu de la chasse ne bénéficie pas réellement aux communautés locales ni à la conservation. Par exemple, la corruption au Zimbabwe et la pauvreté persistante dans les villages remettent en question l’efficacité de ce modèle. Selon lui : Il est risible de penser qu’il existe des contrôles stricts au Zimbabwe.
[source]
Source : theheartysoul.com