Le 26 mars dernier, Bill Gates a provoqué un séisme médiatique en déclarant, face caméra et sans détour, que « d’ici 10 ans, les humains ne seront plus nécessaires pour la plupart des choses ». Invité de l’émission « The Tonight Show » animée par Jimmy Fallon sur NBC, le milliardaire a exposé une vision glaçante de l’avenir dominé par l’intelligence artificielle. Cette sortie, reprise par CNBC, marque un tournant : jamais Bill Gates n’avait été aussi explicite dans ses propos sur l’inutilité annoncée de l’homme. Le ton, l’aisance avec laquelle il évoque ce basculement, ont choqué. Et le timing de cette déclaration n’a rien d’anodin : elle survient alors que l’administration Trump lance une offensive frontale contre les fondations même du système Gates.
« Les humains ne seront plus nécessaires » : des mots qui claquent
« Au cours de la prochaine décennie, les progrès de l’intelligence artificielle signifieront que les humains ne seront plus nécessaires pour la plupart des choses dans le monde », a déclaré Bill Gates, ajoutant : « C’est très profond, et même un peu effrayant, parce que cela se produit très rapidement et qu’il n’y a pas de limite supérieure. » Le propos est clair, assumé. Et il ne s’arrête pas là. Gates aborde aussi sa vision de l’avenir de l’alimentation : « Il y aura certaines choses que nous réserverons pour nous-mêmes, mais en termes de fabrication de choses, de déménagement, de culture de nourriture, au fil du temps, ces problèmes seront résolus. »
Ce discours révèle une orientation technocratique assumée : une société où les élites pilotent un monde automatisé, où l’humain lambda devient superflu. Derrière ces phrases apparemment anodines, se dessine une rupture brutale avec la place actuelle de l’homme dans l’économie, la production, et même dans les décisions liées à la santé et à la nutrition.
L’administration Trump frappe au cœur du système Gates
Simultanément, l’administration Trump renforce son offensive contre ce qu’elle considère comme les piliers du mondialisme incarné par Bill Gates. Une décision majeure vient d’être révélée : les États-Unis prévoient de couper leur contribution à GAVI, l’Alliance pour les vaccins, organisation emblématique soutenue massivement par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Selon une dépêche AFP du 27 mars, consultée par le New York Times, cette coupe budgétaire – équivalente à 13 % du financement de GAVI – s’inscrit dans une série de mesures ciblant les aides internationales. La justification donnée par un porte-parole du département d’État américain est sans équivoque : « Le soutien à GAVI est incompatible avec l’intérêt national. » L’annonce a immédiatement provoqué un tollé chez les partisans de la vaccination à grande échelle. William Moss, épidémiologiste à l’université Johns Hopkins, a réagi : « La fin de cette participation menacerait gravement les progrès réalisés. »
GAVI : bien plus qu’une simple alliance vaccinale
GAVI, dont la Fondation Gates est le principal contributeur (avec un financement passé de 175 millions de dollars en 2014 à 300 millions en 2024), ne se limite pas à la vaccination. Cette organisation joue un rôle central dans le programme COVAX, initié en 2020 pour assurer un accès global aux vaccins contre le Covid-19. Selon Wikipédia, le 4 juin 2020, GAVI a réuni 45 chefs d’État lors d’un sommet virtuel qui a permis de collecter 8,8 milliards de dollars.
Mais l’influence de GAVI va bien au-delà. En partenariat avec Mastercard, Simprints Technology et l’entreprise Ne Corporation, elle pilote depuis 2018 le programme Trust Stamp. Objectif : expérimenter en Afrique de l’Ouest l’intégration de l’identité numérique biométrique, des dossiers de vaccination et des systèmes de paiement biométriques. Une vision de société où chaque acte, chaque déplacement, chaque transaction pourrait être tracé, contrôlé, validé via des données biométriques. Pour beaucoup, c’est un pas vers un système de surveillance total : passes sanitaires, identités numériques, crédits sociaux. GAVI en est l’un des fers de lance.
Une réaction alarmée de la fondation Gates
Face à la décision américaine, Marc Suzman, PDG de la Fondation Bill et Melinda Gates, a publié une réaction alarmiste sur X dès le 26 mars : « Je suis profondément troublé par les informations selon lesquelles l’administration américaine envisagerait de retirer son soutien à GAVI. Si cela se confirme, si le Congrès le permet, les conséquences seront dévastatrices, avec la possibilité de centaines de milliers, voire de millions de décès évitables, notamment chez les mères et les enfants. » La panique semble palpable. GAVI est une pièce maîtresse de l’architecture mondiale imaginée par Gates. La voir vaciller, c’est ébranler l’ensemble du dispositif.
Le nom de Bill Gates évoqué dans l’affaire Epstein
Cette pression politique ne s’arrête pas aux questions sanitaires. L’administration Trump, en collaboration avec la procureure générale et le FBI, accélère les investigations autour de l’affaire Epstein. Elon Musk, lors d’une interview avec Tucker Carlson sur X, avait d’ailleurs déclaré que le nom de Bill Gates serait « beaucoup cité » dans les documents d’enquête, et que « Gates tremblerait ». Cette menace judiciaire alimente l’idée d’un changement d’époque, où certaines figures jusqu’alors intouchables seraient désormais sous le feu des projecteurs.
Une année 2025 sous haute tension
La dynamique actuelle s’inscrit dans un mouvement plus large. Après le retrait des États-Unis de l’OMS, déjà acté, le gouvernement Trump poursuit sa politique de désengagement des structures transnationales. La cohérence est soulignée par l’AFP elle-même : « Ces coupes s’inscrivent dans une série de retraits opérés par l’administration Trump sur le plan sanitaire, après notamment la sortie des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé. »
Bill Gates, déjà fragilisé par la fin du soutien à USAID annoncée le 7 février, avait alors exprimé son inquiétude : « Je suis particulièrement inquiet de cette affaire de l’USAID. Ma fondation travaille en partenariat avec l’USAID sur la nutrition et la distribution de vaccins, et est très inquiète aussi du départ des États-Unis de l’OMS. »
Une opposition frontale entre deux visions du monde
Ce que révèle cette séquence, c’est l’affrontement entre deux conceptions radicalement opposées de l’avenir : celle d’un monde géré par une élite technocratique via des structures globales, des données biométriques et l’intelligence artificielle ; et celle, défendue par les souverainistes, d’un monde fondé sur la liberté, la souveraineté des peuples, l’entraide, la science libre et indépendante, et le refus de toute marchandisation du vivant.
Ce combat, aujourd’hui bien visible aux États-Unis, concerne directement la France et l’Europe. Il questionne notre avenir collectif, la place de l’homme, le sens de la démocratie, de la santé publique, de l’agriculture, de la nutrition, et plus largement de notre humanité.
Source : FLORIAN PHILIPPOT