Idriss Aberkane a récemment fait face à une controverse concernant la véracité de ses diplômes. Revenant sur cette polémique, il explique qu’elle est illustrative de la dissonance cognitive décrite dans ses ouvrages. Beaucoup ont exprimé leurs doutes sur la possibilité qu’il ait obtenu trois doctorats à l’âge de 29 ans, ce qui a conduit Aberkane à publier ses diplômes sur son site pour prouver leur authenticité.
Les diplômes d’Idriss Aberkane
Aberkane explique que ses diplômes sont consultables sur son site personnel. Il détient trois doctorats, enseigne à l’École Centrale et a obtenu son troisième doctorat à l’École Polytechnique où il fut chercheur associé pendant un an. Il a également été chercheur invité à Stanford à l’âge de 20 ans, sous l’invitation de Solomon Fefferman, un lauréat notoire en logique.
Les attaques contre son CV
Selon Aberkane, ses détracteurs ont choisi d’attaquer la partie la plus solide de son œuvre : son CV. Toutefois, il estime que ce sont ses idées qui devraient être critiquées, pas ses accomplissements personnels. Pour lui, les plus grands esprits s’attaquent aux idées, tandis que les petits esprits s’attaquent aux personnes.
L’importance des idées
Aberkane insiste sur l’importance des idées et des concepts plutôt que des titres administratifs. Il souligne que les termes tels que « enseignant-chercheur » à Polytechnique n’ont jamais été utilisés par lui-même, mais par les médias pour simplifier son profil. Ce qui importe, selon lui, ce sont les contributions intellectuelles, plutôt que les qualifications officielles.
La neuroéconomie
Aberkane explore également la neuroéconomie, l’étude des liens entre le cerveau et l’économie. Il critique le modèle de l’Homo economicus, qui suppose que les individus agissent de manière parfaitement rationnelle. Il souligne que les comportements humains sont souvent irrationnels et biaisés, ce que les neurosciences modernes commencent à expliquer.
Éthique et applications des neurosciences
Un motif central de son livre est l’utilisation des sciences à des fins négatives. Aberkane évoque un scandale où certains membres de l’American Psychological Association ont participé à des programmes de torture, utilisant leurs connaissances en neurosciences pour concevoir des modèles de torture. Cela l’a poussé à questionner si la productivité accrue mène nécessairement à l’épanouissement humain.
Pour lui, la véritable question va au-delà des neurosciences : il s’agit d’épanouissement humain, un concept qu’il appelle « neurosagesse ».
Consommation et marketing
Aberkane critique l’idée que la consommation est devenue une fin en soi, plutôt qu’un moyen de satisfaire les besoins humains. Il met en lumière les manipulations du marketing qui associent des produits à des désirs inaccessibles, créant ainsi des frustrations. Ces frustrations s’accumulent et peuvent se manifester par de la violence, verbale ou physique.
Le rôle des sciences
Aberkane affirme que les sciences elles-mêmes ne peuvent pas améliorer la condition humaine. Ce sont les intentions et la sagesse des personnes qui les utilisent qui déterminent si elles servent des fins nobles ou ignobles. Les sciences fournissent des moyens, mais la sagesse est nécessaire pour déterminer leur utilisation.
Election de Donald Trump
Interrogé sur l’élection de Donald Trump, Aberkane explique que la couverture médiatique biaisée en faveur de Hillary Clinton a joué un rôle en faveur de Trump, qui se présentait alors comme un candidat antisystème. Il affirme que les candidats qui suscitent le plus d’émotions, même négatives, sont souvent ceux qui remportent le plus de suffrages.
Il évoque également les techniques de marketing utilisées par Trump, qui sont similaires à celles employées pour vendre des produits de consommation courante. Ces techniques sont basées sur une compréhension profonde de la condition humaine, ce qui, selon Aberkane, a contribué à son succès.
La phrase « les petits esprits attaquent les gens, les grands esprits attaquent les idées »
Une des citations marquantes d’Idriss Aberkane est : « Les petits esprits attaquent les gens, les grands esprits attaquent les idées. » Cette phrase invite à réfléchir sur la manière dont les débats sont menés. Aberkane critique les attaques ad hominem et appelle à une approche centrée sur les idées plutôt que sur les individus. Pour lui, cette différence est essentielle pour élever le niveau des débats et pour progresser vers une compréhension plus approfondie des sujets abordés.
Il souligne que les attaques personnelles sont souvent guidées par l’émotion et le désir de dominer l’autre, tandis que l’analyse des idées nécessite un effort intellectuel et une volonté de coopérer et de progresser ensemble. Cette distinction éclaire sa vision d’un débat sain et productif.