Les taoïstes ont observé que les êtres humains ont tendance à agir de manière contre-productive. Et dans leurs tentatives de modifier l’ordre naturel des choses, ils ne font qu’aggraver la situation. Toutes ces luttes, règles, éthiques et valeurs, bien qu’inventées pour le bien de l’humanité, nous éloignent de la véritable voie naturelle de la vie.
Comprendre le Tao
Derrière l’univers en perpétuel changement se cache une force mystérieuse et indéfinissable que les taoïstes appellent le « Tao ». Cette force englobe tout, au-delà de tout ce que nos sens peuvent percevoir. Bien qu’il soit impossible de le saisir pleinement, nous pouvons connaître et ressentir le Tao.
Les tentatives humaines de conceptualiser des choses qui dépassent leur compréhension révèlent une tragédie : en essayant de nommer, catégoriser et discerner, les humains échouent à appréhender l’univers tel qu’il est vraiment. Ainsi, ils créent une illusion qui rend la vie compréhensible, mais perdront le Tao dans le processus. Lao Tzu a écrit dans le Tao Te Ching : « Cinq couleurs aveuglent l’œil. Cinq notes assourdissent l’oreille. Cinq saveurs rendent le palais insipide. »
Faire sans essayer : le Wu Wei
Le concept de « Wu Wei » se traduit littéralement par « non-agir » ou « ne rien faire ». Cependant, dans le contexte d’un état de flux, il est mieux traduit par « action sans effort » car nous agissons de manière fluide et sans douleur. Le Wu Wei, dans le contexte de cet article, signifie véritablement « ne rien faire ».
Pour les taoïstes, l’Univers est en perpétuel changement et en entropie. Ainsi, même en ne faisant rien, il y a toujours un progrès naturel de la vie. Au lieu de nous épuiser avec des efforts violents, nous pourrions traverser la vie plus facilement en utilisant notre intelligence. Les problèmes semblent souvent se résoudre d’eux-mêmes sans intervention directe, tandis que nos interventions ont tendance à aggraver les choses.
Trouver la paix en arrêtant d’essayer de changer le monde
Tenter de changer le monde selon des idées humaines de bien et de mal trouble souvent l’ordre naturel. L’exemple typique est le communisme, qui, bien qu’inspiré par des idéaux d’égalité et de distribution équitable des ressources, a souvent conduit à des méthodes brutales pour répandre cette idéologie. Dans le Zhuangzi, une histoire illustre qu’intervenir pour améliorer une situation en imposant nos propres standards moraux est souvent mal vu et inefficace.
Arrêter de chercher le bonheur
La quête perpétuelle de la richesse, de la renommée, du pouvoir et de la connaissance pousse les gens à l’épuisement sans procurer le bonheur qu’ils recherchent. Selon les taoïstes, le bonheur véritable ne réside pas dans ces plaisirs éphémères, mais dans l’acceptation de la nature telle qu’elle est et dans le contentement intérieur. En un mot, c’est par un cœur apaisé que l’on trouve la vraie joie.
Accepter d’être soi-même
Le Zhuangzi raconte des histoires d’animaux et du vent qui envient les qualités innées des autres. Cette allégorie illustre que la nature a créé chaque être avec ses propres attributs, tous ayant un but dans l’ensemble. Vouloir changer pour correspondre à des standards artificiels apporte déséquilibre et mécontentement. L’acceptation de soi et des autres, tels qu’ils sont, est la clé pour vivre en harmonie avec la nature.
Des suggestions taoïstes pour vivre en harmonie
- Suivre le chemin du milieu : Ne pas s’étirer au-delà de ses moyens, mais rester centré pour conserver sa santé et rester proche de sa véritable nature.
- Détachement des systèmes de croyances : Abandonner les connaissances apprises pour ouvrir son esprit et permettre à l’univers de se révéler comme il est réellement.
- Le jeûne du cœur : En se débarrassant des connaissances superficielles tous les jours, le taoïste arrive au non-agir.
En atteignant cet état de vide intérieur, nous nous ouvrons au Tao, ou ce que l’on pourrait appeler Dieu d’un point de vue théiste. Dans cet état de contentement, nous trouvons le véritable bonheur. Le Taoïste applique ainsi l’art de ne pas essayer, tout en assurant que rien ne soit laissé inachevé.
Source : Einzelgänger