La suprématie de l’intelligence humaine face aux machines
Idriss Aberkane, essayiste et auteur reconnu, fait une analyse percutante des raisons pour lesquelles l’intelligence humaine reste irremplaçable face aux technologies et aux machines les plus avancées. Dans ses réflexions, Aberkane insiste sur les dimensions multiples de l’intelligence humaine, notamment la créativité, l’intuition, l’empathie et la capacité à résoudre des problèmes complexes.
Contrairement à une vue mécaniste qui pourrait réduire l’intelligence à une simple capacité de calcul, Aberkane met en avant une perspective multidimensionnelle. Les machines, malgré leurs avancées spectaculaires, fonctionnent sur des bases algorithmiques rigides et déterministes. Ce cadre limite leur capacité à égaler l’intelligence générale humaine, qui est adaptable et innovante en contexte imprévu.
L’importance de la conscience humaine
Un des points essentiels soulevés par Aberkane est la notion de conscience, qu’il considère comme une qualité inimitable par les machines. La conscience humaine inclut la capacité de se percevoir et de comprendre son existence dans le monde, une qualité fondamentale de l’intelligence humaine. Cela permet à l’être humain d’agir de façon autonome, de prendre des décisions basées sur des valeurs morales et de créer des œuvres artistiques.
En revanche, les machines ne possèdent ni subjectivité ni véritable compréhension de leur propre existence. Elles ne peuvent donc pas reproduire cette dimension transcendante de l’intelligence humaine, marquée par la créativité et les émotions complexes.
L’évolution continue de l’intelligence humaine
Aberkane souligne que l’intelligence humaine est en perpétuelle évolution, façonnée par les interactions sociales, l’éducation et les expériences de vie. Contrairement aux machines, qui nécessitent une reprogrammation explicite pour apprendre de nouvelles compétences, l’être humain peut apprendre continuellement et contextuellement, même à partir de ses erreurs.
La protection de l’esprit humain : nécessité d’un « Abéas Anima »
Aberkane évoque également l’importance de protéger l’esprit humain face aux risques posés par les technologies intrusives comme les implants cérébraux. Il propose de créer un concept juridique qu’il nomme « Abéas Anima », pour affirmer que l’esprit d’un homme est sacré et inviolable, un peu comme le principe de l’Abas Corpus pour le corps.
Il critique l’idée de l’implantation de puces dans le cerveau, même celle promue par des figures comme Elon Musk, qui semble pessimiste quant à l’avenir, contrairement à d’autres comme Harari ou les membres de la Singularity University qui le considèrent comme l’avenir de l’humanité.
Les dangers de la malbouffe intellectuelle
Aberkane compare les implants neuraux proposés à l’époque où certains pensaient que nourrir les gens par intraveineuse pourrait résoudre des problèmes comme l’obésité. Tout comme cette idée aurait oblitéré l’aspect socioculturel de la gastronomie, il craint que les implants ne deviennent une forme de malbouffe intellectuelle, des « toxines » pour l’esprit.
L’expérience du Méta et le contrôle des entreprises technologiques
Faisant référence au projet de réalité virtuelle de Facebook, renommé Méta, Aberkane évoque les raisons économiques derrière cette ambition. Les grandes entreprises technologiques cherchent à contrôler l’appareil, le système d’exploitation et le navigateur pour régner sur le secteur. Facebook, se voyant en position faiblement concurrentielle par rapport à Google et Apple, vise à contrôler ces aspects dans le monde de la réalité virtuelle, notamment via l’acquisition du casque Oculus.
Pourtant, Aberkane exprime son scepticisme quant au succès à long terme du projet Méta, en raison de la tendance historique des innovations à émerger de la périphérie de l’industrie, plutôt que de ses leaders établis.
La pluralité de la pensée : nécessité et enseignement
Aberkane défend l’importance de lutter contre le prêt-à-penser et la « malbouffe intellectuelle » en favorisant la diversité d’opinions. Il cite un parallèle avec la richesse gastronomique française, soulignant que pour maintenir une pluralité de pensée, une culture solide est indispensable, plus encore qu’une stratégie délibérée.
En revanche, il déplore que cette culture de la pensée critique puisse se perdre, et propose de réintroduire des pratiques éducatives pour la préserver. Il suggère notamment l’idée d’anciens symposiums grecs, des repas où se mêlaient discussions intellectuelles et sociales, comme modèle d’enseignement à instituer dès l’école primaire pour encourager la liberté de pensée.
L’avenir de l’intelligence, une question de culture
Avec un regard clairvoyant et optimiste, Aberkane conclut en soulignant que, même si la culture de la pensée critique semble vaciller, la nature humaine tend à résister et à redécouvrir des valeurs essentielles. Une société dotée d’une culture riche de la diversité d’opinions est mieux équipée pour résister au prêt-à-penser et aux influences uniformisantes des technologies modernes. Les réflexions prophétiques d’Aberkane invitent à une profonde introspection sur la direction que prend l’humanité face aux avancées technologiques. En soutenant que l’intelligence humaine conservera sa place suprême, il pousse à valoriser et à protéger ce qui nous rend véritablement uniques dans un monde de plus en plus automatisé. Pour plus de discussions sur les impacts de l’intelligence artificielle et les dimensions de l’intelligence humaine, continuez à suivre Idriss Aberkane et ses travaux.