Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le centre des États-Unis ne fourmille pas de vie urbaine ? L’absence de grandes métropoles au cœur des États-Unis n’est pas due à des raisons mystérieuses. Historiquement, les régions côtières ont été les principaux centres commerciaux et les épicentres culturels, laissant le centre quelque peu à l’écart. L’immensité du Midwest n’a pas vraiment incité à y construire des villes à l’époque. Bien que le centre ait son charme, l’attrait des villes côtières, les opportunités d’emploi et les hauts lieux culturels lui volent souvent la vedette.
Population inégalement répartie
Selon les Nations Unies, les États-Unis sont le troisième pays le plus peuplé du monde, avec environ 335 millions de personnes, et le quatrième en termes de taille, couvrant environ 6 % de la masse continentale de la Terre. Cependant, la population des États-Unis est répartie de manière assez inégale. Si l’on trace une ligne du Dakota du Nord au Texas, on constate que 80 % de la population vit à l’est de cette ligne imaginaire, tandis que seulement 20 % vit à l’ouest. Ce déséquilibre démographique est frappant.
Origines historiques de la répartition
La côte Est des États-Unis a été le berceau de l’indépendance du pays en 1776, avec les treize colonies d’origine. Rapidement, les colons ont commencé à se déplacer vers l’ouest. L’achat de la Louisiane a facilité cette expansion, englobant le Midwest, une région alignée avec le bassin versant du Mississippi, offrant des terres fertiles idéales pour l’agriculture.
La ceinture sous-peuplée
Cette expansion n’a toutefois pas déclenché une explosion démographique au centre du pays. La ceinture sous-peuplée des États-Unis, s’étendant de la frontière canadienne jusqu’au Mexique, couvre une superficie de 900 000 km² (deux fois la taille de la Californie). Cette bande de terre représente 12 % des États-Unis contigus, mais sa population ne forme qu’1 % de la population totale des États-Unis. La région abrite un peu plus de 3 millions de personnes, soit à peu près la population de la Jamaïque, alors qu’il y aurait de la place pour beaucoup plus de résidents.
Facteurs climatiques et géologiques
La géographie et le climat sont d’autres facteurs influençant cette faible densité. La région des Grandes Plaines est plate, ce qui pourrait sembler idéal pour de grandes colonies, mais elle est bordée par les montagnes Rocheuses à l’ouest. Cette chaîne de montagnes joue un rôle crucial dans le climat de la région. Les phénomènes météorologiques humides se forment au-dessus de l’océan Pacifique, se déplacent vers l’est et rencontrent les Rocheuses. L’air humide se refroidit et se condense en traversant les montagnes, produisant beaucoup de précipitations à l’ouest et très peu à l’est. Ainsi, l’air qui atteint les Grandes Plaines est sec, créant un climat aride.
Conditions défavorables à l’agriculture
Lorsque les colons sont arrivés au XIXe siècle, ils ont souvent préféré continuer vers l’ouest à cause de la ruée vers l’or en Californie. Le climat des plaines centrales n’était pas idéal pour l’agriculture, avec des changements de température extrêmes en une seule journée allant de 20° C à -1° C. Ces variations brusques sont nocives pour la santé humaine et découragent l’installation.
Comparaison avec d’autres régions
Le sud de la Californie, malgré un climat sec similaire, est le foyer de près de 40 millions de personnes grâce à un vaste réseau de canaux d’irrigation et d’aqueducs utilisant de l’eau provenant du fleuve Colorado. L’Europe, bien que globalement peuplée dans les zones climatiques tempérées, présente aussi des disparités dans la distribution de la population. En Allemagne, 77 % des gens vivent dans des zones urbaines, tandis qu’en France, 18 % de la population vit en région parisienne, laissant un déséquilibre avec des agglomérations comme Lyon et Marseille, qui n’atteignent qu’environ 1,7 million et 1,8 million d’habitants respectivement.
En fin de compte, bien que les États-Unis offrent des possibilités infinies, les meilleures chances de bien vivre se trouvent dans les grandes villes. Les principales zones métropolitaines du pays représentent au moins les trois quarts du PIB national.
Source : SYMPA