Le 28 avril 1988, le vol 243 d’Aloha Airlines a décollé de l’aéroport international de Hilo, à Hawaï, en direction de Honolulu, un trajet de moins d’une heure. Les conditions météorologiques étaient idéales, mais quelques minutes après le décollage, un énorme boum a secoué l’avion. Le toit de la cabine de première classe s’est arraché de manière explosive. Passagers et équipage étaient en panique. Seront-ils éjectés dans le ciel bleu ? Parviendront-ils à effectuer un atterrissage d’urgence ? L’avion va-t-il se désintégrer à tout moment ? Découvrez la suite de cette histoire terrifiante et bien d’autres encore !
Le vol 243 : l’incident du toit arraché
Le vol 243 comptait 89 passagers et six membres d’équipage, dont le capitaine Robert Schornstheimer et la copilote Madeline Tompkins. Ensemble, ils totalisaient plus de 10 000 heures de vol sur ce modèle d’avion, un Boeing 737. L’avion, âgé de 19 ans, avait encore environ 10 ans de durée de vie prévue. Plus tôt dans la journée, il avait effectué trois allers-retours sans incident entre Honolulu, Hilo, Maui et Kauai.
Lors de l’inspection avant le départ, rien d’anormal n’avait été noté et l’avion avait récemment passé des bulletins de service Boeing et une directive de navigabilité. Pourtant, un passager avait remarqué une fissure dans le fuselage de l’avion, mais n’avait pas prévenu le personnel au sol. Après les vérifications d’usage, l’avion a décollé sans encombre et a commencé sa montée.
À 7000 mètres, un énorme boum s’est fait entendre, suivi d’un bruit de vent assourdissant. Tompkins, la copilote, a vu des débris flotter dans le cockpit. Le porte de la cabine de pilotage avait disparu et la vue depuis le cockpit sur la classe affaires montrait le ciel bleu à la place du plafond. Une portion de la paroi gauche de l’avion s’était rompue, causant une décompression explosive et des vents de 500 km/h qui avaient arraché le toit.
La crise en vol
Les passagers, toujours attachés à leurs sièges, étaient terrifiés. Les membres d’équipage, qui se trouvaient debout, avaient du mal à se maintenir, et malheureusement, Clarabelle Lansing fut éjectée de l’avion. Michelle Honda, une autre membre de l’équipage, a réussi à ramper entre les sièges pour aider les passagers à rester calmes.
Les pilotes se sont immédiatement équipés de leurs masques à oxygène et ont constaté que tous leurs contrôles étaient devenus lâches. Pendant que l’avion roulait dangereusement de gauche à droite, Tompkins a changé le transpondeur en code d’urgence, mais ses transmissions n’étaient pas audibles. Par des signaux de main, ils ont entamé une descente d’urgence rapide, à plus de 1200 mètres par minute à un moment.
Lorsqu’ils sont descendus en dessous de 4300 mètres, Tompkins a pu contacter Maui pour demander un atterrissage d’urgence. Malheureusement, les masques à oxygène des passagers avaient disparu, et ceux-ci commençaient à manquer d’air. Sous les 3000 mètres, les passagers ont pu respirer et le capitaine Schornstheimer a ralenti l’avion à 300 km/h, bien qu’idéalement, il aurait fallu descendre à 240 km/h pour atterrir.
Ils ont abaissé les trains d’atterrissage, mais un voyant indiquait que le train avant n’était pas descendu. Après plusieurs tentatives, sans résultat visible, ils ont décidé d’atterrir. Heureusement, l’atterrissage s’est fait sans encombre et sans train avant fonctionnant correctement, prouvant que les indicateurs étaient défectueux.
À l’aéroport de Kahului, les services d’urgence ont découvert un avion en ruine, avec une grande partie de son toit arrachée. Parmi les 95 occupants, 65 étaient blessés, huit gravement, et un seul décès, clarabelle Lansing. L’avion était irrémédiablement endommagé.
L’enquête et les leçons tirées
L’enquête a révélé que le fuselage des Boeing 737 est constitué de panneaux métalliques de l’épaisseur de deux cartes de crédit, fixés entre eux par des rivets. Les zones de rivetage sont particulièrement vulnérables, et la fissure initiale repérée avant le décollage se trouvait exactement là.
Cette fissure n’avait pas été détectée lors des inspections, car les inspections obligatoires se concentraient sur les joints les plus critiques. Aloha Airlines n’avait pas jugé nécessaire d’inspecter chaque joint du fuselage. Cette négligence, couplée à l’environnement corrosif océanique, a conduit à cet incident tragique.
Suite à cette catastrophe, les régulateurs américains ont révisé l’ensemble des procédures d’inspection pour les vieux avions. Des programmes de contrôle de la corrosion ont été mis en place, et toute découverte d’un défaut sur un avion pouvait entraîner l’inspection de toute une flotte. Les efforts, bien que coûteux, visaient à prévenir de telles tragédies à l’avenir.
Les actions héroïques des pilotes et de l’équipage ont été saluées, mais cela n’a pas mis fin à d’autres incidents similaires dus à un entretien médiocre.
Plus d’incidents choquants
Le vol 5390 de British Airways
Le 10 juin 1990, un vol British Airways de Birmingham à Malaga a subi une avarie similaire. À 5 000 mètres d’altitude, les panneaux du pare-brise gauche du cockpit ont été soufflés, et le capitaine Timothy Lancaster a été aspiré par l’ouverture, suspendu uniquement par ses pieds accrochés à la colonne de commande.
Le copilote Alastair Atchison a entrepris des manœuvres d’urgence, tandis que les membres de l’équipage ont retenu le capitaine. Après une descente rapide, ils ont atterri en sécurité à Southampton. Incroyablement, malgré des températures glaciales et des vents violents, le capitaine a survécu avec seulement des engelures et quelques fractures.
L’enquête a révélé que des boulons incorrects avaient été utilisés lors du remplacement du pare-brise, ce qui a conduit à sa défaillance. Le maintien des normes de sécurité et des inspections a été renforcé suite à cet incident.
Delta vol 1425
Le 8 juin 2019, le vol 1425 de Delta, reliant Atlanta à Baltimore, a connu un incident en vol lorsque le cône du moteur s’est détaché, causant des vibrations et de la fumée dans la cabine. Le pilote a effectué un atterrissage d’urgence à Raleigh, en Caroline du Nord. Aucun passager n’a été blessé.
L’inspection a montré que le cône avait été mal entretenu. Cet incident a conduit Delta à retirer les avions MD-88 de sa flotte en 2020.
Vol Flybe 1284
Le 23 février 2017, le vol 1284 de Flybe, reliant Édimbourg à Amsterdam, a connu un atterrissage chaotique lorsque le train d’atterrissage droit s’est effondré. Les passagers sont sortis indemnes, mais l’incident était dû à un capteur de proximité defectueux.
Crash d’un avion en mer à Cocoa Beach
En avril 2021, un avion de la Seconde Guerre mondiale participant au Cocoa Beach Air Show a dû amerrir en urgence en raison d’une panne moteur désastreuse. L’avion a atterri en toute sécurité dans les eaux peu profondes, sans blesser personne.
Atterrissage d’urgence d’un avion privé au Mexique
En juillet 2020, un avion privé soupçonné de transporter des stupéfiants a été forcé d’atterrir sur une autoroute mexicaine après avoir essuyé des tirs d’un hélicoptère. Les occupants ont incendié l’appareil avant de fuir, laissant derrière eux environ 200 kilos de drogue.
Petit avion, grande autoroute
En avril 2020, un petit avion a atterri sur l’autoroute 40 au Québec après avoir rencontré des problèmes moteur. Aucun blessé n’a été signalé. Les services d’urgence ont facilité l’atterrissage, et tous les passagers étaient sains et saufs.
Face à ces récits, il est clair que les accidents aériens peuvent survenir à tout moment et que l’entraînement des équipages et le respect rigoureux des mesures de sécurité restent essentiels pour assurer la sécurité de tous les passagers.