Robert Kiyosaki, célèbre auteur du livre « Père riche, père pauvre », a marqué les esprits avec un discours percutant sur l’éducation financière, qui a suscité une large résonance en ligne. À travers son récit, il met en lumière la différence fondamentale entre la manière dont les riches et les pauvres abordent l’argent, tout en dénonçant les limites du système éducatif traditionnel.
L’éducation traditionnelle : un système qui perpétue l’ignorance financière
Selon Kiyosaki, l’un des principaux problèmes réside dans le fait que les écoles n’enseignent pas la gestion de l’argent. Il rapporte une conversation avec son père, un homme très instruit titulaire d’un doctorat, qui lui explique : « Le gouvernement ne nous autorise pas à enseigner l’argent à l’école. Nous suivons le programme imposé, sans possibilité d’aborder ces sujets. » Kiyosaki s’étonne alors : n’est-ce pas à l’école qu’on devrait apprendre à gagner de l’argent ? Mais la réponse est sans appel : « Le but de l’école est d’obtenir un emploi, pas d’apprendre la richesse. »
Ce constat amène Kiyosaki à une réflexion profonde sur l’objectif réel de l’éducation : préparer les individus à travailler pour de l’argent, mais pas à comprendre ni maîtriser les mécanismes financiers. Il pointe du doigt le fait que le système scolaire forme surtout des salariés, des spécialistes comme les médecins ou les avocats, sans jamais enseigner les bases du commerce, de la comptabilité, de l’endettement ou de la fiscalité.
L’apprentissage auprès des entrepreneurs : l’expérience du « père riche »
Conseillé par son père, Kiyosaki va demander à son ami Mike de l’initier à l’argent, car le père de Mike est entrepreneur. À la question « Pourquoi ne pas apprendre de toi ? », son père répond simplement : « Je suis employé du gouvernement, alors que le père de Mike doit comprendre l’argent pour survivre. » Cette rencontre marque le début de ce qu’il appellera plus tard son éducation auprès de son « père riche ».
Le père riche accepte de le former à une condition : il ne lui versera jamais de salaire. « Dès que je te paierai, tu commenceras à penser comme un employé. C’est le piège », affirme-t-il. Kiyosaki, alors âgé de 9 ans, découvre la notion d’apprendre à créer de la valeur et à résoudre des problèmes, plutôt que de simplement échanger du temps contre un revenu fixe.
L’apprentissage à travers le jeu : la leçon du Monopoly
Le « père riche » utilise le jeu Monopoly pour enseigner les principes d’investissement. Kiyosaki décrit comment il accomplissait de petites tâches gratuitement et, en retour, recevait des leçons de finances et d’entrepreneuriat. L’enseignement clé réside dans la fameuse stratégie du jeu : « Quatre maisons vertes, un hôtel rouge. » Selon le père riche, appliquer cette logique dans la vie réelle, c’est-à-dire acquérir progressivement de petits actifs pour ensuite investir dans un projet plus conséquent, constitue l’une des meilleures manières de bâtir une fortune.
Des années plus tard, Kiyosaki constate par lui-même la réussite de cette méthode : le père riche est parvenu à acheter plusieurs petits terrains à Waikiki, puis à les réunir pour permettre la construction d’un grand hôtel, revendu des années après pour 800 millions d’euros. Cette histoire illustre la puissance de la patience, de la vision à long terme et de l’investissement progressif.
La mentalité : la vraie origine de la pauvreté
Kiyosaki insiste sur l’importance de l’état d’esprit dans la réussite financière. Il observe que la pauvreté, la richesse ou la classe moyenne ne sont pas simplement des situations économiques, mais avant tout des schémas mentaux transmis de génération en génération : « La pauvreté commence par une mentalité pauvre. Elle se transmet et s’enseigne au sein des familles. »
Il évoque également la peur de l’échec, souvent inculquée à l’école, qui empêche de progresser : « Ceux qui craignent de commettre des erreurs ne se développent jamais. La croissance vient de l’expérience, des difficultés et des essais. »
Le pouvoir des mots et des questions
Pour Kiyosaki, les mots que l’on utilise influencent directement notre réalité. Il cite l’attitude de son « père pauvre » qui répétait : « Je ne peux pas me le permettre. » Cette phrase devient une barrière mentale. À l’inverse, le père riche conseillait de se demander : « Comment puis-je me le permettre ? » ou « Que dois-je faire pour y arriver ? » Poser une question ouvre l’esprit et favorise la recherche de solutions, alors qu’une affirmation négative ferme toute possibilité.
Kiyosaki conclut sur ce point : « Les mots deviennent réalité. Les déclarations ferment l’esprit, les questions l’ouvrent. »
Le choix des mentors : la différence entre vrais et faux enseignants
L’auteur souligne l’importance d’être guidé par des mentors qui pratiquent réellement ce qu’ils enseignent. Il différencie les « faux enseignants », qui transmettent des notions sans les appliquer dans leur propre vie, des « vrais enseignants », qui vivent quotidiennement ce qu’ils enseignent. Kiyosaki relate une conversation avec un professeur de mathématiques qui, interrogé sur l’utilité de ses cours dans la vie quotidienne, avoue ne jamais les utiliser lui-même. Il en conclut que l’apprentissage le plus efficace vient de ceux qui agissent, comme ses propres comptables et avocats qui résolvent des problèmes concrets chaque jour.
La nécessité de trouver sa propre voie
Kiyosaki encourage chacun à chercher son propre « jeu » ou spécialité, que ce soit dans l’entrepreneuriat, l’immobilier ou d’autres domaines. Il compare l’argent à un sport d’équipe, où la coopération et la complémentarité des compétences sont essentielles, mais rappelle aussi que certains préfèrent des activités solitaires comme le golf. Le plus important reste de s’orienter vers ce qui correspond à ses propres talents et aspirations.
Pourquoi les riches disent : « Gardez-les pauvres » ?
Interrogé sur le fait que certains riches souhaiteraient garder les connaissances financières pour eux, Kiyosaki répond, non sans ironie : « Oui, certains disent ‘ne leur dis pas, garde-les pauvres’. » Il explique que la pauvreté persistera toujours, non à cause d’un manque d’argent, mais parce qu’elle prend racine dans la peur, l’ignorance et les croyances limitantes.
Il cite même une référence biblique : « Les pauvres seront toujours parmi nous », pour illustrer la permanence de cette réalité, liée avant tout à la mentalité et non à la situation matérielle.
L’importance de l’apprentissage continu et de l’action
À travers son parcours, Robert Kiyosaki montre que l’éducation financière ne s’acquiert pas dans les livres scolaires, mais par l’expérience, l’échec et la volonté d’apprendre auprès de ceux qui réussissent. Il insiste : pour réussir, il faut s’entourer d’un réseau solide – comptables, avocats, banquiers – et résoudre au quotidien les défis du monde des affaires.
Son message final s’adresse tout particulièrement aux jeunes : identifiez votre propre voie, développez une mentalité orientée vers les solutions, et ne craignez pas l’échec, car c’est la clé du développement personnel et financier.
Source : MotivationHub