Les psychopathes fascinent et inquiètent, tant ils peuvent sembler ordinaires tout en étant capables de comportements extrêmement nocifs. Si l’imaginaire collectif associe souvent le mot « psychopathe » à des criminels notoires ou à des figures de la mafia, la réalité est plus nuancée : beaucoup de psychopathes se fondent dans la société, utilisant leur charme et la manipulation pour gagner la confiance de leur entourage avant de révéler leur véritable nature. Voici treize traits majeurs qui permettent de repérer un psychopathe, fondés sur les recherches psychologiques et des études récentes.
Manque de respect pour les règles, les lois et la morale
L’un des signes les plus manifestes d’une personnalité psychopathe réside dans un profond mépris des règles, des lois et des valeurs morales. Là où la plupart des individus trouvent naturel de respecter la loi et d’agir avec bienveillance, le psychopathe considère ces principes comme optionnels ou sans valeur. Ce trait se manifeste par une propension à tricher ou voler, sans éprouver de remords. Aux États-Unis, on estime que 17 % de la population carcérale présente des traits psychopathiques, ce qui souligne la corrélation entre ce profil et la transgression sociale.
Charme superficiel et charisme
Les psychopathes excellent dans l’art de paraître aimables et attachants. Ils affichent une attitude avenante, se présentent comme ayant « le cœur sur la main » et donnent l’impression que leur compagnie ne peut qu’être bénéfique. Ce masque est utilisé pour désarmer la méfiance de leur entourage et faciliter l’accès à leurs futures victimes.
Mensonges pathologiques
Le mensonge fait partie intégrante du fonctionnement psychopathe. Que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel, ils n’hésitent pas à inventer des histoires ou à travestir la réalité afin de se donner l’avantage, d’éviter la responsabilité ou de salir la réputation de leurs victimes. Même confrontés à des preuves irréfutables, ils persistent dans le mensonge et refusent toute forme de responsabilité.
Répertoire émotionnel limité
Les recherches en psychologie identifient cinq émotions fondamentales chez l’être humain : la joie, la tristesse, la peur, le dégoût et la colère. Les psychopathes ressentent bien la colère, le dégoût et à un moindre degré la joie, mais font souvent état d’une incapacité à ressentir la tristesse ou la peur. Leur expérience du bonheur est généralement plus terne et moins intense que celle des autres individus : recevoir un cadeau désiré provoque chez eux peu d’enthousiasme.
Absence d’empathie et froideur
Un autre trait distinctif est l’absence d’empathie. Des examens du cerveau montrent une activité réduite dans le cortex préfrontal chez les psychopathes, une région impliquée dans l’apprentissage, la réflexion, la morale et l’empathie. Cette carence se traduit par des attitudes dures, du harcèlement et de la manipulation, souvent sans aucun remords, quelles que soient la proximité ou l’histoire partagée avec la victime.
Impulsivité marquée
Les psychopathes supportent mal l’ennui et recherchent constamment la stimulation. Cela les amène à prendre des décisions soudaines et irréfléchies, comme quitter un emploi sur un coup de tête, sans se soucier des conséquences financières ou sociales. Leur impulsivité nuit autant à eux-mêmes qu’à ceux qui les entourent.
Comportements de harcèlement et d’abus envers leurs proches
Le harcèlement et l’abus, en particulier la manipulation psychologique (« gaslighting »), sont très fréquents chez les psychopathes. Le « gaslighting » consiste à déformer la réalité pour que la victime doute de sa santé mentale et devienne dépendante de son agresseur. Grâce à leur absence d’empathie, les psychopathes exercent ces violences sans éprouver la moindre culpabilité.
Victimisation lors de comportements immoraux révélés
Lorsqu’un psychopathe est confronté à ses actes immoraux, il adopte souvent le rôle de la victime, essayant de susciter la pitié ou de justifier ses actes par une histoire tragique. Accepter la responsabilité de ses actes est presque impossible pour une telle personnalité.
Tendance à accuser autrui de leurs propres échecs
Même sans preuve d’un comportement répréhensible, les psychopathes blâment systématiquement les autres pour leurs malheurs. Là où la plupart des gens finissent par accepter un revers, le psychopathe s’enferme dans le ressentiment et peut même chercher à se venger, sans jamais passer à autre chose.
Narcissisme et sentiment de supériorité
La plupart des psychopathes présentent des traits narcissiques, se considérant naturellement supérieurs à leur entourage. Ce sentiment de supériorité justifie à leurs yeux toutes les manipulations, humiliations ou mauvais traitements infligés à ceux qu’ils jugent inférieurs.
Manipulation instinctive
La manipulation est souvent ancrée dès l’enfance chez les psychopathes et devient une seconde nature. Ils se présentent comme honnêtes et bienveillants, convainquant aisément leur entourage grâce à leur talent d’acteur. Une étude menée en 2017 au Texas par Shannon Kelly et ses collègues a démontré que les psychopathes avaient tendance à se décrire eux-mêmes comme honnêtes et bons, et que leurs colocataires — ignorants de leur profil psychologique — les percevaient également comme tels. Ce résultat met en lumière l’efficacité de leur pouvoir de manipulation.
Relations instables et partenaires multiples
Les psychopathes enchaînent souvent les relations amoureuses brèves et les rencontres sans lendemain. Leur besoin constant de nouveauté et de stimulation les pousse vers des aventures risquées, sans intention de s’attacher ni de fidéliser. Cette instabilité relationnelle est renforcée par leur tendance à se lasser rapidement ou à être quittés à cause de leur comportement toxique.
Recherche de vengeance
Le désir de vengeance est particulièrement marqué chez les psychopathes, plus que dans tout autre profil psychologique. Lorsqu’ils se sentent offensés, ils ne réagissent pas immédiatement de façon explosive : ils préfèrent élaborer des plans pour nuire à la réputation ou aux biens de la personne concernée. « Ne te fâche pas, venge-toi » pourrait être leur devise. Cette froideur calculatrice les distingue des autres troubles de la personnalité.
Source : Psychology Element