Il arrive fréquemment d’être confronté à des personnes qui cherchent à instaurer un rapport de force. Ces individus, souvent naturellement dominants, se sentent à l’aise lorsqu’ils occupent une position offensive et sont généralement difficiles à ébranler. Face à eux, il est essentiel d’éviter la confrontation frontale, car ils savent souvent comment réagir à des attaques directes. Adopter une stratégie plus subtile est donc préférable. Voici quatre techniques concrètes, chacune accompagnée d’une phrase précise, pour reprendre l’avantage face à une personne dominante.
Désamorcer les tentatives de domination
Les tentatives de domination s’expriment fréquemment dès les premiers échanges, notamment à travers la communication non verbale. Cela peut se manifester par un contact physique inapproprié, une tape sur l’épaule sous couvert de camaraderie, ou une poignée de main trop insistante.
Face à ce type de comportement, il est primordial de rester calme tout en indiquant que vous n’êtes pas passif. Une réponse simple consiste à reproduire le geste de manière cordiale : par exemple, si l’on vous met le bras autour des épaules, faites de même avec un large sourire, puis retirez doucement la main de l’autre personne. Lors d’une poignée de main trop appuyée, soutenez le regard de votre interlocuteur, souriez sincèrement et imitez son geste.
Si la personne persiste, il est conseillé d’énoncer avec calme et humour une phrase telle que : « Dites-moi, vous êtes particulièrement en forme aujourd’hui », tout en retirant son bras de votre épaule. L’essentiel est d’allier politesse, fermeté et humour.
Ne pas se laisser imposer un ultimatum
Il n’est pas rare d’être confronté à un ultimatum, que ce soit dans un contexte professionnel ou personnel. Par exemple, un recruteur qui exige une réponse immédiate à une offre d’emploi, ou un supérieur hiérarchique qui impose un choix dans l’instant.
Dans cette situation, il ne faut jamais répondre dans la précipitation. Vous pouvez dire : « Je vous remercie pour cette belle opportunité, je vais examiner les conditions attentivement et je reviendrai vers vous demain après-midi. »
Si la pression persiste, adoptez un ton plus ferme, regardez la personne dans les yeux avec le sourire et répliquez : « Je comprends parfaitement, mais je prends toujours le temps de réfléchir avant une décision importante. Je vous recontacte demain à 14h, et ce sera avec plaisir que nous pourrons en discuter. » Cette manière de procéder vous permet de reprendre la main sur le timing, de ne pas vous laisser enfermer dans des choix imposés et d’affirmer vos limites pour les prochaines interactions.
Ne jamais laisser passer une insinuation
La domination peut également s’exprimer par des sous-entendus ou des insinuations. Pour y répondre, il est efficace de montrer que vous avez saisi l’allusion et que vous comptez y répondre.
Une technique rhétorique efficace, utilisée notamment lors de débats politiques, consiste à recourir à la prétérition. Par exemple, si quelqu’un vous attaque publiquement, vous pouvez débuter votre réponse par : « Je ne vais pas vous dire que… » ou « Je ne vais pas évoquer le fait que… », ce qui permet de soulever le sujet tout en affichant une certaine hauteur. Cette approche ouvre la voie à une contre-attaque tout en donnant l’image d’une personne au-dessus du débat.
Cette figure de style, la prétérition, est particulièrement utile face à des tentatives de domination, car elle sert à exposer l’implicite sans tomber dans la confrontation directe.
Tourner l’adversaire en dérision
Dans les situations où l’on vous attaque de façon frontale, notamment à travers des questions orientées ou agressives, il peut être pertinent de tourner l’adversaire en ridicule. Par exemple, si l’on vous adresse une remarque absurde ou disproportionnée, vous pouvez répondre : « Si vous vous rendiez compte à quel point ce que vous venez de dire est ridicule, vous ne l’auriez jamais prononcé. »
Cette phrase, utilisée à bon escient, permet de clore la discussion sans laisser à l’autre personne le temps de rebondir. Elle positionne également celui qui la prononce comme quelqu’un de calme et nuancé, tout en déstabilisant l’attaquant.
Un exemple marquant de cette stratégie peut être observé dans un échange très vif entre Ben Shapiro, commentateur américain, et un journaliste de la BBC, où ce dernier parvient à retourner la situation grâce à une répartie de ce genre. Pour ceux qui souhaitent approfondir ce cas, il est possible de consulter l’extrait de l’interview.
Adapter sa stratégie selon la situation
Il est crucial d’analyser si la domination à laquelle vous faites face est frontale ou plus subtile. Dans le premier cas, il convient de répondre avec politesse et fermeté ; dans le second, l’humour peut s’avérer être un allié de choix. Si cela ne suffit pas, n’hésitez pas à contre-attaquer avec calme et assurance.
Source : Yann Piette