Xavier Poussard, journaliste d’investigation et auteur de Devenir Brigitte, revient sur son parcours et sur l’enquête qui secoue l’Élysée depuis plusieurs années. Dans cet entretien réalisé à Milan, il raconte comment il est devenu l’auteur de l’une des affaires les plus sensibles de la République française.
Une méthode héritée du journalisme d’investigation classique
Xavier Poussard a été formé aux méthodes biographiques par Emmanuel Ratier dès 2012. Cette approche, héritée du journaliste Henry Coston, consiste à effectuer une veille documentaire intensive et à constituer des archives exhaustives avant même de commencer une enquête. Pour Poussard, il s’agit d’établir un « état de l’art » complet sur un sujet, afin de pouvoir ensuite creuser les pistes révélées par des sources confidentielles.
Cette méthodologie rappelle celle des universitaires ou des services de renseignement. Le journaliste insiste sur le fait qu’elle demande avant tout du travail et une documentation rigoureuse. À la différence des intellectuels du débat d’idées qui réagissent à l’actualité immédiate, ce travail biographique produit des œuvres qui traversent le temps.
Comment l’affaire a commencé
L’enquête sur Brigitte Macron n’était pas le fruit du hasard. Dès 2012, Xavier Poussard publiait une première biographie d’Emmanuel Macron dans la revue Faits et Documents. À l’époque, le futur président était secrétaire général adjoint de l’Élysée et faisait l’objet d’une première campagne de presse le présentant aux cercles influents français.
C’est en 2021 que l’affaire prend une nouvelle dimension. Natacha Rey, qui avançait la thèse selon laquelle Brigitte Macron serait en réalité son frère Jean-Michel Trogneux, a été placée en garde à vue pour avoir publié cette théorie sur Facebook. Pour Poussard, cette garde à vue marque le début d’une véritable affaire d’État : pourquoi l’Élysée réagirait-il si fortement si cette théorie n’avait aucun fondement ?
Des sources proches du pouvoir
Le journaliste affirme qu’il a toujours entretenu des contacts au sein même de l’Élysée. Ces sources ne lui fournissent pas directement d’informations, mais l’orientent dans ses recherches. C’est ainsi qu’en juin 2019, l’un de ses contacts lui signale qu’un livre sorti en Belgique inquiète particulièrement le couple présidentiel : Opération Macron, d’Éric Stemmelen, publié aux éditions du Cerisier à Bruxelles après avoir été refusé par tous les éditeurs français.
Selon Poussard, ce livre était bien plus dérangeant pour l’Élysée que les ouvrages critiques de Marc Endeweld ou de Juan Branco, pourtant largement médiatisés. L’ouvrage révélait notamment qu’une réunion secrète avait eu lieu, au cours de laquelle Bernard Attali aurait soutenu François Hollande en échange de la promotion d’Emmanuel Macron dès 2012.
La stratégie de répression de l’Élysée
Xavier Poussard décrit un dispositif répressif mis en place dès ses premières publications. Un contrôle fiscal a été engagé contre Faits et Documents, son webmaster a subi une perquisition et une garde à vue, et il a lui-même fait l’objet de diverses pressions. Paradoxalement, ces tentatives d’intimidation l’ont motivé à poursuivre son travail.
En 2024, l’Élysée aurait orchestré une stratégie visant à le discréditer, sous la direction de Patrice Fourt, directeur de cabinet. Celle-ci visait à obtenir une condamnation rapide de Natacha Rey, à faire fermer le compte X « Zo et Sagan », à écarter Xavier Poussard de « Faits et Documents » et à intimider Candace Owens, l’influenceuse américaine qui a popularisé l’affaire outre-Atlantique. Cette stratégie devait culminer avec le procès pour cyberharcèlement d’octobre 2024.
L’internationalisation de l’affaire
La donne a changé lorsque Xavier Poussard a exporté son enquête aux États-Unis avec Candace Owens. Leur livre, Becoming Brigitte, est devenu numéro un des ventes sur Amazon, échappant ainsi au contrôle des médias français traditionnels. Le procès pour cyberharcèlement, qui devait être exemplaire, s’est retrouvé vidé de sa substance, car ni Candace Owens ni Xavier Poussard n’y figuraient.
Les Macron ont ensuite porté plainte contre Candace Owens devant un tribunal du Delaware, avec un dossier de 200 pages. Ils ont même mandaté le cabinet d’investigation privé américain Dan Nardello pour enquêter sur l’influenceuse. Selon ce cabinet, un complot international réactionnaire impliquant la Russie, l’extrême droite et l’entourage de Donald Trump existerait.
Les révélations médiatiques malgré tout
Malgré la censure, certaines informations filtrent. Un journaliste de BFM TV s’est rendu à Amiens pour enquêter et a réalisé un reportage ambigu. On y apprend notamment que, dans les fichiers des impôts, Brigitte Macron serait enregistrée sous le prénom Jean-Michel. Interrogée, la biographe officielle du couple révèle avoir reçu un appel de Bercy dès 2016 pour contrôler son enquête et qu’un patron d’entreprise du CAC 40 lui aurait affirmé que Brigitte était un homme.
Plus récemment, l’éditorialiste Guillaume Duval a déclaré sur RTL que Brigitte Macron devait surveiller sa garde-robe pour éviter toute « bosse au niveau de l’entrejambe », des propos immédiatement repris par la presse britannique.
Un dossier de compromission internationale
Selon Xavier Poussard, il s’agit potentiellement du plus grand dossier compromettant du siècle. N’importe quelle puissance étrangère pourrait s’en servir comme moyen de pression sur le couple présidentiel. Il affirme qu’Emmanuel Macron aurait négocié avec Donald Trump : en échange d’un assouplissement de la position américaine sur l’Ukraine, les influenceurs cesseraient de relayer l’affaire. Cette information, confirmée par un article du Monde, illustre l’ampleur du problème pour l’Élysée.
Les incohérences de la défense présidentielle
Le journaliste souligne les contradictions dans la stratégie de communication du couple Macron. D’un côté, ils annoncent vouloir apporter des « preuves scientifiques » que Brigitte est bien une femme. De l’autre, cette démarche soulève une question absurde : depuis quand une femme doit-elle prouver son sexe par des moyens scientifiques ? Cette injonction contradictoire reflète, selon lui, une psychologie très particulière du couple.
Il note également qu’aucune plainte en diffamation n’a été déposée contre son livre Devenir Brigitte, pourtant numéro 1 des ventes sur Amazon, qui accuse explicitement Brigitte Macron de détournement de mineur et d’usurpation d’identité.
Un symbole de bascule historique
Au-delà de l’affaire elle-même, Poussard estime que les Macron incarnent un changement d’époque radical. Il compare la situation actuelle aux libelles prérévolutionnaires visant Marie-Antoinette, qui annonçaient la fin de l’Ancien Régime. Cette affaire se déroule dans un contexte de basculement géopolitique mondial marqué par la montée en puissance des BRICS, la domination de la tech américaine et la recomposition de l’ordre international depuis la chute de l’URSS.
Le dossier concernant Brigitte Macron révèle également l’effondrement des intellectuels traditionnels et du système médiatique classique. Grâce aux réseaux sociaux, notamment X après son rachat par Elon Musk, et à Amazon pour la distribution du livre, l’information contourne les canaux habituels de contrôle. Selon Poussard, nous vivons un moment comparable à 1492 : découverte d’un nouveau monde, nouvelle technologie, bouleversement spirituel.
Le silence des élites intellectuelles
Il se montre particulièrement critique envers les intellectuels du débat d’idées, incapables selon lui de se prononcer sur un dossier pourtant simple. Il souligne qu’un enfant de deux ans sait faire la différence entre un homme et une femme, alors que les penseurs contemporains restent muets. Pour lui, cette paralysie intellectuelle marque la fin d’une époque où l’esbrouffe avait remplacé la pensée.
En off, des proches du couple présidentiel lui confirment que ses conclusions ne sont jamais discutées. Dès 2021, un membre de l’entourage d’Édouard Philippe lui aurait même dit : « Ton truc, ça explique tout. » Ce silence assourdissant des élites contraste avec le bruit médiatique orchestré pour discréditer l’enquête.
Une sérénité malgré les attaques
Malgré les insultes, les pressions judiciaires et l’exil à Milan, Xavier Poussard se dit relativement serein. Il affirme savoir qu’à terme, il a « gagné ». Son travail biographique restera, contrairement aux commentaires éphémères de l’actualité. La méthodologie héritée d’Henry Coston et d’Emmanuel Ratier produit des archives qui témoignent d’une époque, tandis que les débats d’idées contemporains ne laisseront aucune trace.
Le journaliste conclut en rappelant qu’il n’a pas de stratégie préétablie. Il mène une « conduite d’opération », s’adaptant aux événements au fur et à mesure. Certaines choses fonctionnent, d’autres non, mais l’essentiel est de documenter cette période historique avec rigueur et précision.
Source : Tocsin































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