Dans la petite ville de Hyannis, dans le Massachusetts, une scène inhabituelle attire depuis quelque temps le regard des passants. Un jeune homme, Austo Deolivera, promène chaque matin six bergers allemands sans aucune laisse. Leur discipline est telle que les habitants restent bouche bée devant ce spectacle unique. L’histoire d’Austo et de sa meute va cependant bien au-delà des apparences, révélant un secret et un parcours hors du commun qui a suscité autant de fascination que de soupçons.
Un spectacle fascinant dans les rues de Hyannis
Dès les premières promenades, Austo et ses six chiens se font remarquer : les animaux marchent groupés, parfaitement synchronisés, sans jamais s’éloigner de leur maître. Aucun d’eux ne porte de collier ou de laisse, mais tous obéissent au moindre geste ou à la voix d’Austo. Cette coordination impressionnante fait penser à une unité militaire ou à une équipe de chiens de traîneau, chacun connaissant sa place exacte dans la formation.
Les touristes et habitants n’en croient pas leurs yeux. Beaucoup s’arrêtent pour prendre des photos, étonnés par l’absence de tout accessoire de contrôle. Lorsque quelqu’un demande une photo, Austo donne un simple ordre et toute la meute s’immobilise. Un sifflement, et les chiens reprennent leur position, comme si rien ne s’était passé.
Rumeurs et soupçons autour d’un maître discret
Très vite, Austo et ses bergers allemands deviennent le sujet de toutes les conversations à Hyannis. Si certains admirent cette harmonie, d’autres s’inquiètent et se posent des questions. Comment un simple particulier peut-il obtenir une telle obéissance sans outils visibles, alors que même les professionnels ont du mal à obtenir ce résultat ?
L’attitude discrète d’Austo n’aide pas à dissiper le mystère. Il ne fréquente personne en dehors de ses chiens et semble mal à l’aise en société. Peu de gens le voient accueillir des amis chez lui, et il refuse systématiquement de dévoiler ses méthodes de dressage. Cette réserve alimente les rumeurs : certains avancent qu’il utiliserait des méthodes coercitives, voire des colliers électriques. Une voisine, habituée au sauvetage d’animaux, va jusqu’à lancer une pétition pour demander une enquête officielle sur ses pratiques, persuadée de mauvais traitements.
L’enquête qui dévoile la vérité
Face à la pression, les autorités décident d’intervenir. Lorsque la police pénètre dans l’appartement d’Austo, elle découvre une scène bien différente de celle que les rumeurs laissaient imaginer. Pas de cages, pas de chenil, ni de barreaux : les chiens vivent en totale liberté avec leur maître. Griffin, Harmony, Jenna, Priscilla, Hannah et Savannah partagent tout avec Austo, dormant sur le lit ou se prélassant sur le canapé. Les enquêteurs ne trouvent ni maltraitance, ni négligence : les animaux semblent heureux, en excellente santé, et parfaitement intégrés à la vie domestique.
Pour lever tout doute, des experts en comportement animal sont sollicités. Après plusieurs jours d’observation, leur verdict est sans appel : les chiens d’Austo sont épanouis, choyés et traités avec une attention hors du commun. Ils bénéficient d’une alimentation de qualité, de soins constants et d’un environnement affectueux. Loin d’être victimes de maltraitance, ils mènent une existence que beaucoup d’animaux domestiques pourraient envier.
Une passion née au Brésil et un lien unique avec les chiens
Le secret d’Austo ne réside pas dans des moyens coercitifs, mais dans une passion et une compréhension profonde des chiens. Originaire du Brésil, il a grandi à la campagne, entouré de bergers allemands. Dès l’enfance, il développe une affinité naturelle pour ces chiens réputés pour leur loyauté et leur courage. Il passe des heures à les observer, à interagir avec eux, à apprendre leur langage corporel et à instaurer une relation de confiance.
L’éducation qu’il met en place repose sur la patience, la constance et l’affection. Les chiens dorment à ses côtés, mangent deux fois par jour, jouent et courent librement. Cette proximité quotidienne permet à Austo d’être reconnu comme le chef de meute. Pour lui, il ne s’agit pas d’asservir l’animal, mais de gagner son respect par la bienveillance et la cohérence. Les chiens anticipent ainsi ses ordres, obéissent spontanément et restent unis, même sans laisse.
Naissance d’une vocation et reconnaissance publique
Malgré la douleur causée par la suspicion, cette épreuve se transforme pour Austo en opportunité. Peu après la clôture de l’enquête, il décide de faire de sa passion son métier. Il fonde le Griffin Shepard Kennels, un établissement dédié à l’éducation canine, où il transmet son savoir-faire à d’autres propriétaires. Rapidement, sa réputation dépasse les frontières de Hyannis : des maîtres lui confient leurs chiots, et quelques semaines plus tard, récupèrent des compagnons équilibrés, adaptés même à la vie en appartement.
Si Austo accueille toutes les races, sa spécialité reste le berger allemand. Il garde cependant une certaine discrétion sur ses méthodes, expliquant seulement que la clé réside dans la création d’un lien de meute, où l’humain devient un membre à part entière du groupe. Cette complicité, fruit de soins quotidiens et d’un respect réciproque, permet d’obtenir l’obéissance la plus naturelle qui soit.
Son talent attire l’attention bien au-delà de sa ville : en 2013, une vidéo montrant Austo et sa meute sans laisse devient virale sur internet, fascinant des milliers de spectateurs. Il affirme aujourd’hui pouvoir promener jusqu’à quinze chiens simultanément, même dans le tumulte de Boston, sans jamais perdre le contrôle de sa troupe.
Un exemple de relation homme-animal
L’histoire d’Austo Deolivera et de ses bergers allemands rappelle que la confiance, la patience et la compréhension mutuelle sont au cœur de la relation avec les animaux. Plutôt qu’une démonstration d’autorité, c’est la force du lien qui permet d’atteindre une harmonie parfaite entre l’homme et le chien. La communauté de Hyannis, autrefois suspicieuse, a finalement découvert que derrière ce spectacle étonnant se cachait avant tout une grande histoire d’amour et de respect.
Source : Wonderbot Animals