L’homme politique François Asselineau a récemment participé à un débat télévisé où il a développé ses positions eurosceptiques avec une argumentation particulièrement tranchée. Cette intervention a permis de mettre en lumière ses convictions souverainistes et sa vision critique de l’Union européenne.
Une critique frontale du déploiement militaire européen
Asselineau a ouvert son intervention en révélant des informations sur l’engagement militaire français en Europe de l’Est. Il a annoncé que la France avait récemment installé 300 soldats français, accompagnés de dizaines de blindés et de chars, sur la base militaire de Tapa en Estonie, située à seulement 120 kilomètres de la frontière russe.
Pour illustrer son propos, il a proposé une analogie frappante : que penseraient les Français si les Russes installaient 300 soldats et des dizaines de blindés au Luxembourg ? Cette comparaison vise à questionner la logique des déploiements militaires européens et à souligner ce qu’il perçoit comme une double mesure dans l’approche géopolitique occidentale.
Le défi démocratique européen selon Asselineau
L’une des critiques les plus véhémentes d’Asselineau concerne ce qu’il présente comme un déni démocratique. Il rappelle que 55 % des Français avaient voté « non » à la Constitution européenne lors du référendum, mais que ce vote a été contourné par les parlementaires qui ont ratifié le texte deux ans et demi plus tard, fin 2007.
Cette situation, selon lui, illustre un problème fondamental : « les européistes refusent le suffrage universel ». Il établit un parallèle avec la situation britannique, où les parlementaires majoritairement anti-Brexit refusent d’appliquer la décision du peuple britannique.
Le Brexit comme révélateur des tensions démocratiques
Contrairement aux discours dominants sur les difficultés du Brexit, Asselineau présente une lecture différente de la situation britannique. Il souligne que Nigel Farage et son parti du Brexit obtiennent des scores exceptionnels dans les sondages, dépassant même l’addition des voix des partis conservateur et travailliste.
Cette performance électorale, selon lui, démontre que les Britanniques ne regrettent pas leur vote et que les difficultés du Brexit proviennent plutôt de la résistance des élites politiques à appliquer la volonté populaire.
La paix européenne : un mythe selon Asselineau
L’homme politique remet en cause l’un des arguments les plus fréquemment invoqués en faveur de l’Union européenne : son rôle de garante de la paix. Il affirme que la paix sur le continent européen après la Seconde Guerre mondiale ne résulte pas des directives européennes sur « le beurre de cacao » ou « les sièges de tracteur », mais de l’équilibre géopolitique de la Guerre froide.
Selon son analyse, c’est l’opposition entre l’OTAN et le pacte de Varsovie, ainsi que la doctrine de « destruction mutuelle assurée », qui ont maintenu la paix grâce à la dissuasion nucléaire.
Un choix radical pour l’avenir français
Asselineau pose ce qu’il considère comme le choix fondamental pour les Français dans les années à venir : « soit on garde la France et on laisse l’Union européenne se détruire, soit on garde l’Union européenne et on laisse la France disparaître ».
Cette vision binaire peut sembler excessive, mais elle a le mérite de clarifier les enjeux selon une perspective souverainiste. Pour lui, les frontières nationales ne sont pas moins légitimes que les frontières européennes, et l’expérience montre que le projet européen ne fonctionne pas comme promis.
Une reconnaissance partielle de ses positions
L’échange devient particulièrement intéressant lorsqu’un interlocuteur, initialement sceptique, reconnaît avoir été « agréablement surpris » par le programme d’Asselineau sur des sujets comme la culture et l’éducation. Cette reconnaissance partielle souligne que son discours ne se limite pas à une critique de l’Europe, mais s’inscrit dans une vision plus large de société.
Cette approbation sur certains points, tout en maintenant un désaccord sur l’Europe, illustre la complexité des débats politiques contemporains où les clivages ne suivent pas toujours les lignes traditionnelles.
La question des relations commerciales post-sortie
Face aux objections concernant les conséquences économiques d’une sortie de l’Union européenne, Asselineau répond que la France pourra se protéger par des droits de douane, anticipant que les autres pays feront de même. Il considère que les arguments économiques en faveur du maintien dans l’Union ne tiennent pas compte des déséquilibres créés par les différences de coûts sociaux, de réglementations et de cahiers des charges entre États membres.
Sa position s’appuie sur des exemples historiques comme le Groenland, sorti du marché commun, ou Saint-Barthélemy, qui a quitté l’Union européenne en changeant de statut, pour démontrer que de telles évolutions sont techniquement possibles.
Source : Niche Source