Federico Faggin, l’inventeur du microprocesseur, a une vision révolutionnaire qui remet en question notre compréhension fondamentale de la conscience, de la réalité quantique et de notre place dans l’univers. Ses découvertes pourraient transformer complètement notre perception de nous-mêmes et du monde qui nous entoure.
Le corps humain : une structure holographique
À la différence des ordinateurs, dont chaque composant fonctionne de manière binaire (allumé ou éteint), notre corps révèle une organisation radicalement différente. En effet, chacune de nos 50 000 milliards de cellules contient l’intégralité du plan directeur de ce que nous sommes. Chaque cellule est un reflet miniature de l’ensemble, ce qui n’est pas mécanique, mais holographique.
Comme l’explique Faggin, « nous, en tant qu’êtres humains, sommes des champs qui font partie du tout, de l’un, de la totalité de ce qui existe ». Ce même motif se répète à différentes échelles. Chaque cellule ne se contente pas de stocker des informations ; elle est connectée à l’ensemble du corps par des champs quantiques.
Cette perspective révèle que notre corps n’est pas un simple système de parties fonctionnant de manière isolée, mais un champ d’intelligence, un réseau adaptatif et conscient de lui-même. Cette vision s’appuie sur les fondements de la physique quantique.
Au-delà de la physique classique : la révolution quantique
La physique classique considère la matière comme des éléments isolés et mesurables. Cependant, la physique quantique a balayé cette idée. Les particules ne sont pas des objets, mais des états d’un champ. On ne peut pas séparer la vague de l’océan, pas plus qu’on ne peut séparer une cellule du champ dont elle émerge.
« Les particules ne sont pas des objets. Les particules sont des états d’un champ. Elles ne peuvent pas être séparées des champs. Elles ne sont pas séparables des champs. »
Cette compréhension transforme notre conception de nous-mêmes. Nous ne sommes pas des sacs de produits chimiques réagissant de manière prévisible, mais des systèmes dynamiques et indéterminés, tissés dans des champs qui répondent à l’intention, à l’attention, et peut-être même à la conscience.
L’information quantique et l’expérience consciente
Dans le monde classique des ordinateurs et des équations, l’information est statique. Elle peut être copiée, déplacée et traitée par des algorithmes. En revanche, l’information quantique obéit à des règles complètement différentes. Elle ne peut pas être copiée, ni même entièrement observée sans être perturbée.
Lorsqu’on tente de mesurer un qubit, on le fait s’effondrer. Les possibilités infinies qu’il contient se réduisent alors à une seule : zéro ou un, selon la probabilité. Une fois cet effondrement survenu, l’état initial est perdu.
Faggin précise : « L’information maximale que vous pouvez obtenir d’un bit quantique est un bit classique. Le bit quantique ne peut donc pas être connu. Le théorème de non-clonage affirme même qu’il est impossible de cloner un bit quantique. L’information quantique ne peut pas être reproduite. L’information classique, elle, peut être reproduite.
Cette caractéristique unique de l’information quantique la rend privée et indissociable du système qui la contient. Elle se comporte davantage comme une expérience que comme des données, ce qui suggère que la conscience pourrait être fondamentalement quantique.
L’effondrement de la fonction d’onde et le libre arbitre
Il existe en physique quantique un phénomène que personne ne peut expliquer complètement : l’effondrement de la fonction d’onde. Au niveau quantique, les particules n’existent pas à un seul endroit, mais dans plusieurs états simultanément, jusqu’à ce qu’on les observe. Puis, soudainement, tout change : le champ s’effondre et un seul résultat apparaît.
Mais la physique ne sait pas expliquer comment cet effondrement se produit. Il n’existe ni formule, ni mécanisme. C’est un phénomène instantané, imprévisible et qui échappe complètement aux lois de la cause et de l’effet classiques.
Et si cet effondrement ne nous arrivait pas, mais se produisait à travers nous ? L’observation elle-même, l’acte de conscience, pourrait être ce qui finalise la réalité. Comme l’explique Faggin, « l’information quantique est la représentation de l’expérience intérieure et l’effondrement de la fonction d’onde est la représentation du libre arbitre ».
La signification réside dans le champ intérieur
Quand nous pensons à l’information, nous imaginons un message, un nombre ou un mot apparaissant à l’écran. Or, ce type d’information, que la physique appelle « classique », n’a pas de signification en soi. Elle peut être copiée, déplacée, analysée, mais elle ne ressent rien.
La conscience ne fonctionne pas de cette manière. Il existe un autre type d’information, que nous évoquons rarement, et qui ne se limite pas à la connaissance, mais que nous ressentons. La chaleur du soleil, le son de notre nom, la sensation que quelque chose est beau ou vrai. Ce ne sont pas seulement des données d’entrée, mais des expériences.
« Ce que nous ressentons n’existe que dans le champ. C’est ainsi que nous savons que la signification est en nous, dans le champ, et non dans l’information. »
Cette prise de conscience suggère que les sentiments et les expériences conscientes sont peut-être des phénomènes quantiques. Votre monde intérieur n’est peut-être pas généré par le cerveau, mais exprimé à travers lui.
Une réalité holistique sans frontières nettes
Nous avons tendance à considérer le monde comme quelque chose d’extérieur, séparé de nous. Cette idée repose toutefois sur l’hypothèse profonde que l’observateur et l’observé sont deux choses différentes. Or, la physique quantique dit le contraire.
« Il n’y a pas de frontière claire entre le monde classique et le monde quantique. Nous voulons encore tout mettre dans des cases. C’est la première erreur. Il n’y a pas de boîtes séparées. La réalité plus profonde est holistique, ce qui signifie qu’elle n’est pas composée de parties séparables. »
Cette vision holistique remet en question notre approche réductionniste traditionnelle et suggère que nous ne pouvons comprendre la réalité qu’en incluant l’observateur dans l’équation.
La vie après la mort : une perspective quantique
Faggin propose une analogie fascinante pour comprendre ce qui se passe après la mort. Il compare notre relation au corps à celle d’un opérateur contrôlant un drone. L’expérience consciente de ce que le drone voit n’est pas dans le corps de l’opérateur, mais dans sa conscience.
« L’ego, quand le corps meurt, ne regarde plus les signaux du corps, mais regarde autour de lui : “Oh mon Dieu, il y a un autre monde ici”. »
Si la conscience ne provient pas du corps, mais qu’elle ne fait que l’utiliser, alors la mort n’est pas la fin, mais simplement une déconnexion. Des milliers d’expériences de mort imminente dans le monde entier décrivent la même chose : la séparation du corps, la conscience de l’environnement et le passage vers quelque chose de plus vaste et plus réel que tout ce qui est physique.
La naissance de l’identité et la conscience de soi
Il existe un moment où la conscience devient consciente d’elle-même. Cet instant n’est pas graduel, mais immédiat, et dans cet éclair, quelque chose d’extraordinaire se produit : la création d’un « soi ».
« Au moment où l’on se connaît, on doit se connaître complètement, car on n’est pas fait de parties. Il ne peut pas connaître une partie de lui-même. Il doit connaître la totalité de lui-même. »
C’est ainsi que commence l’individualité : non pas comme une séparation, mais comme un reflet. La conscience se regarde elle-même depuis un angle unique parmi une infinité de directions possibles. Chaque être est unique, mais la source est la même.
Une nouvelle compréhension de l’intelligence
Une fois que nous comprenons que la conscience n’est pas un sous-produit du cerveau, mais la source de tout, notre vision de l’intelligence change radicalement. La conscience transcende la matière, l’espace et le temps. C’est un outil de connaissance infiniment plus puissant que tout instrument jamais conçu.
Dans cette perspective, l’intelligence ne consiste pas à calculer plus rapidement, mais à comprendre, à ressentir la vérité et à reconnaître la beauté, des choses qu’aucun algorithme ne peut reproduire. Même si l’intelligence artificielle génère une idée brillante, elle ne sait pas qu’elle est brillante. Elle ne le ressent pas.
« Même si l’IA vous donne une bonne idée, elle ne sait pas que c’est une bonne idée. C’est votre compréhension qui vous permet de reconnaître la bonne idée de l’IA. »
Cette compréhension révèle que nous ne sommes pas des machines isolées, mais des champs de conscience, chacun étant une manière unique pour l’univers de se voir lui-même.
Source : Be Inspired