Imaginez pouvoir troquer votre chaise de bureau contre un siège hublot avec vue sur la planète rouge en seulement un mois. Ce qui semblait hier encore relever de la pure science-fiction est sur le point de devenir une réalité scientifique. Des ingénieurs travaillent en effet actuellement sur une technologie de propulsion révolutionnaire qui pourrait réduire drastiquement la durée du voyage vers Mars, la faisant passer de plusieurs mois à une trentaine de jours seulement.
Mais atteindre Mars n’est que la première étape. Une fois sur place, les défis sont colossaux : découverte d’immenses réservoirs d’eau souterrains, mystères géologiques, logistique complexe de la colonisation… Plongeons au cœur de ces avancées fascinantes qui redéfinissent notre avenir spatial.
La révolution du moteur à plasma
Le principal obstacle à l’exploration humaine de Mars a toujours été la distance. Avec la technologie actuelle des fusées à propulsion chimique, un aller simple prend entre 7 et 9 mois. Une telle durée expose les astronautes à des doses dangereuses de radiations cosmiques et à une détérioration physique due à l’apesanteur prolongée.
C’est là qu’intervient le nouveau concept de moteur à plasma. À la différence des fusées conventionnelles qui brûlent d’importantes quantités d’hydrogène et d’oxygène liquides pour produire une poussée explosive mais brève, la propulsion électrique à plasma fonctionne différemment :
- Le principe de fonctionnement est le suivant : Le moteur utilise des champs magnétiques pour éjecter des particules chargées (plasma) à des vitesses vertigineuses.
- La vitesse d’éjection est également bien plus élevée : alors qu’une fusée classique atteint une vitesse d’éjection d’environ 4,5 km/s, le moteur à plasma peut frôler les 100 km/s.
- Endurance : Il offre une poussée plus faible (comparable au poids d’une petite pomme dans la main), mais peut fonctionner en continu pendant des semaines, permettant au vaisseau d’accélérer progressivement jusqu’à des vitesses extrêmes.
Si cette technologie, actuellement en phase de test dans des chambres à vide simulant l’espace, tient ses promesses, elle pourrait réduire le voyage Terre-Mars à une fenêtre de 30 à 60 jours. Cela changerait totalement la donne en matière de sécurité des équipages et de logistique des missions.
De l’eau liquide dans les entrailles de Mars
Si nous parvenions à atteindre Mars plus rapidement, que découvririons-nous ? Longtemps considérée comme un désert aride, la planète rouge a récemment livré l’un de ses plus grands secrets grâce à l’atterrisseur InSight de la NASA. Après avoir écouté les tremblements de terre martiens pendant quatre ans, les scientifiques ont analysé les ondes sismiques afin de cartographier le sous-sol.
Leur conclusion est stupéfiante : il existerait d’immenses réservoirs d’eau liquide emprisonnés dans la croûte martienne. Cependant, un obstacle majeur se dresse sur la route des futurs colons : cette eau se trouve à une profondeur située entre 10 et 20 kilomètres. Si cette eau était ramenée à la surface, elle pourrait recouvrir la planète entière d’un océan, mais son extraction nécessiterait des technologies de forage bien supérieures à celles dont nous disposons actuellement, même sur Terre.
Par ailleurs, l’histoire de l’eau sur Mars est tumultueuse. Des indices géologiques suggèrent par ailleurs que la planète a connu des mégatsunamis il y a des milliards d’années, provoqués par des impacts d’astéroïdes, avec des vagues pouvant atteindre 250 mètres de hauteur.
La quête de vie : les indices de Curiosity et Perseverance
Les rovers qui explorent actuellement la surface martienne continuent de rassembler des indices prometteurs sur l’habitabilité passée de la planète. Le rover Curiosity, qui explore le cratère Gale, a notamment découvert des motifs hexagonaux dans la roche. Ces fissures de boue séchée témoignent de cycles répétés d’humidité et de sécheresse, une condition chimique propice à l’apparition de la vie microbienne.
De son côté, le rover Perseverance explore le delta du cratère Jezero, qui abritait autrefois un lac. Il y a collecté des échantillons de roches sédimentaires contenant une concentration record de molécules organiques. Bien que ces molécules puissent avoir une origine géologique, et ne constituent donc pas une preuve directe de vie, ces échantillons, qui devraient être rapportés sur Terre dans les années 2030, sont notre meilleur espoir de trouver des traces de biosignatures anciennes.
Le défi de la colonisation : combien faut-il de colons ?
Supposons que nous ayons le moyen de nous y rendre et l’eau pour survivre. Combien de personnes faudrait-il pour établir une colonie autonome ? Une étude menée par le professeur Jean-Marc Salotti suggère un nombre étonnamment précis : 110 personnes.
Ce chiffre repose sur un modèle mathématique prenant en compte :
- le partage des tâches et des compétences ;
- La production d’énergie et de ressources locales.
- L’agriculture et la maintenance des équipements.
- Le facteur humain et social.
Sur Mars, la survie sera un combat constant. Le sol contient des perchlorates toxiques pour les êtres vivants, l’atmosphère est irrespirable et les radiations sont mortelles. Des expériences récentes ont toutefois montré qu’il était possible de faire pousser du riz génétiquement modifié dans un simulant de sol martien, à condition d’y ajouter du terreau.
Entre mythes et réalité : la paréidolie martienne
L’exploration de Mars est également riche en illusions d’optique qui enflamment régulièrement l’imagination du public. Vous avez peut-être entendu parler du « visage de Mars », de la « porte secrète » ou, plus récemment, de l’ours en peluche géant visible depuis l’orbite.
Les scientifiques ont une explication rationnelle à toutes ces observations : la paréidolie. Il s’agit d’un phénomène psychologique qui pousse notre cerveau à reconnaître des formes familières (surtout des visages) dans des motifs aléatoires. La « porte » n’était qu’une petite fracture rocheuse de 30 cm de haut et le « visage » n’était qu’une colline érodée dont les ombres, vues avec les caméras basse résolution des années 1970, créaient une illusion parfaite.
Protéger la Terre : la défense planétaire
Enfin, l’étude de Mars et des autres corps célestes nous rappelle la vulnérabilité de notre propre planète face aux astéroïdes. Les agences spatiales prennent cette menace très au sérieux. La mission DART de la NASA a notamment prouvé qu’il était possible de dévier la trajectoire d’un astéroïde en le percutant.
Par ailleurs, des systèmes de surveillance comme Scout et Atlas scrutent le ciel en continu. Récemment, ils ont réussi à prédire l’impact de petits astéroïdes quelques heures avant leur entrée dans l’atmosphère, prouvant ainsi que notre capacité à anticiper les menaces venues du ciel ne cesse de s’améliorer.
Alors que les ingénieurs peaufinent les moteurs du futur et que les rovers explorent la surface rouillée de Mars, une chose est sûre : la planète rouge n’a jamais été aussi proche, mais elle n’a jamais semblé aussi complexe à apprivoiser.
Source : SYMPA































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