Le stationnement devant une propriété, en particulier dans les zones résidentielles, peut rapidement devenir une source de conflit. Il est important de bien comprendre les règles de stationnement sur la voie publique avant d’agir. La question se pose souvent : peut-on interdire à quelqu’un de se garer devant chez soi, même s’il s’agit de son propre voisin ?
Le stationnement sur la voie publique : ce que dit la loi
En France, le stationnement sur la voie publique est régi par le Code de la route, qui impose des règles strictes pour assurer la sécurité et la fluidité de la circulation. La voie publique appartient à tout le monde, et les places de stationnement ne peuvent pas être « réservées » devant une habitation, même s’il s’agit de votre domicile. Aucun droit spécifique n’est attribué au propriétaire d’une maison pour empêcher quelqu’un de se garer devant chez lui. Tant que le véhicule est stationné légalement (c’est-à-dire sans bloquer l’accès à une entrée carrossable, sans gêner la circulation et en respectant les règles locales), votre voisin a le droit de se garer devant votre propriété.
Interdiction de stationner devant une entrée carrossable
Cependant, la loi est très claire sur un point : il est strictement interdit de se garer devant une entrée carrossable. Une entrée carrossable est définie comme un accès permettant aux véhicules d’entrer et de sortir d’une propriété, qu’il s’agisse d’un garage, d’une cour ou d’une allée. Le stationnement devant une telle entrée est considéré comme gênant, et la loi impose une amende forfaitaire de 35 euros pour ce type d’infraction, qui peut monter à 75 euros en cas de non-paiement dans les délais.
De plus, si le véhicule n’est pas déplacé, il peut être immobilisé et mis en fourrière. Cette interdiction s’applique également si c’est votre propre véhicule et votre propre entrée. Il est donc illégal de bloquer l’accès à votre garage, même si vous êtes le propriétaire de la maison. La jurisprudence a confirmé que la loi sur le stationnement gênant ne fait pas de distinction en fonction de l’identité du propriétaire de l’accès.
Qu’en est-il des autres accès ?
Concernant les entrées non carrossables (comme les portes d’entrée ou les fenêtres), le stationnement est autorisé tant qu’il ne contrevient pas à d’autres dispositions du Code de la route. Il est donc permis à votre voisin de se garer devant vos fenêtres ou votre porte d’entrée, à condition de ne pas bloquer l’accès des piétons et de ne pas créer une situation dangereuse ou très gênante. Si le véhicule respecte ces conditions, il n’y a pas de recours possible contre ce type de stationnement.
Recours en cas de stationnement gênant
Si vous êtes confronté à un stationnement gênant, plusieurs options s’offrent à vous. La première étape consiste généralement à engager une discussion avec votre voisin, en lui expliquant poliment la gêne occasionnée. Parfois, un simple rappel des règles en vigueur suffit à résoudre le problème.
Si le dialogue n’aboutit pas, vous pouvez alors faire appel aux autorités compétentes. Il s’agit principalement du commissariat de police ou de la gendarmerie, qui peuvent constater l’infraction et sanctionner le contrevenant. De plus, si le stationnement gênant est récurrent, vous pouvez solliciter votre maire pour qu’il prenne des mesures. Par exemple, la pose d’un panneau interdisant le stationnement devant une entrée carrossable est une solution envisageable.
En cas de conflit prolongé, n’hésitez pas à faire appel à ces autorités pour qu’elles verbalisent le conducteur fautif. Le recours à la verbalisation peut également se faire par l’intermédiaire des agents municipaux si votre commune dispose d’un service de surveillance de la voie publique.
Le stationnement abusif ou dangereux
Le stationnement abusif se produit lorsqu’un véhicule reste garé au même endroit pendant une période excessivement longue (généralement plus de sept jours). Il peut également s’agir d’un véhicule en stationnement sur un emplacement non autorisé ou mal utilisé. Le stationnement dangereux, quant à lui, concerne les véhicules qui représentent un risque pour les autres usagers, en particulier dans les zones proches d’intersections ou sur des passages piétons.
Dans ces situations, il est possible de contacter les autorités pour qu’elles interviennent. Le conducteur en faute risque des sanctions plus sévères, notamment des amendes plus élevées et, dans certains cas, la mise en fourrière immédiate du véhicule.
Conclusion : bien connaître vos droits
En somme, vous ne pouvez pas interdire à votre voisin de se garer devant chez vous tant qu’il respecte les règles de stationnement sur la voie publique. En revanche, si l’accès à votre domicile est bloqué par un stationnement devant une entrée carrossable, vous avez le droit d’intervenir et de faire sanctionner l’infraction. Le recours aux autorités doit être envisagé après une tentative de règlement amiable, qui demeure la meilleure façon de préserver de bonnes relations de voisinage.
Sources:
www.lefigaro.fr
actu.capital.fr