Quelques mois après l’élection de François Hollande, une série de réunions secrètes ont lieu à l’Élysée, organisées par un jeune conseiller ambitieux : Emmanuel Macron. Derrière ces rencontres, une ambition claire : préparer son ascension politique avec l’appui de figures influentes du monde des médias et de la finance. Dès 2013, alors que François Hollande est encore en poste, Macron tisse son réseau, multipliant les contacts avec les grands patrons et propriétaires de médias, anticipant déjà une éventuelle candidature en 2017.
L’influence massive des milliardaires des médias
Emmanuel Macron comprend rapidement que s’il veut exister sur la scène politique, il a besoin d’un soutien médiatique massif. Il se tourne alors vers ceux qui détiennent l’information en France, des milliardaires qui ne sont pas journalistes, mais qui contrôlent la presse et l’audiovisuel à des fins d’influence. Parmi eux :
- Martin Bouygues (TF1)
- Arnaud Lagardère (Paris Match, JDD, Europe 1)
- Bernard Arnault (Les Échos, Le Parisien)
- Xavier Niel (Le Monde, L’Obs)
- Patrick Drahi (BFM TV, RMC, L’Express, Libération)
- Vincent Bolloré (Canal+, CNews, le groupe Havas)
Ces oligarques, issus de l’armement, du luxe, de la téléphonie ou du BTP, n’ont pas racheté des journaux par amour du journalisme, mais pour façonner l’opinion publique à leur avantage. Avec la crise du secteur de la presse écrite, ils deviennent incontournables : les rédactions dépendent d’eux pour survivre, et leurs décisions influencent directement la ligne éditoriale des médias qu’ils possèdent.
Contrairement à François Hollande, qui entretenait des liens avec les journalistes politiques, Macron préfère s’adresser directement aux propriétaires des médias. Il méprise les journalistes et sait que les décisions se prennent au sommet, non dans les salles de rédaction.
Un réseau soigneusement construit dans la grande bourgeoisie
Macron ne se contente pas de séduire les grands patrons de presse. Depuis son passage chez Rothschild, il s’est intégré aux cercles de la grande bourgeoisie d’affaires. Son épouse Brigitte joue un rôle clé dans ce rapprochement : en 2008, elle se lie avec Bernard Arnault, le patron de LVMH et homme le plus riche de France, dont elle avait enseigné le français aux fils. Impressionné par Macron, Arnault confie en 2012 :
« Hollande ne connaît pas l’entreprise. Je connais un jeune homme très bien dans son équipe, Emmanuel Macron. Il faut l’aider. »
Macron séduit ensuite Xavier Niel, qui tombe sous son charme en 2010 lors du rachat du groupe Le Monde. Très vite, le couple Macron devient intime avec les Niel-Arnault, partageant dîners et vacances.
L’ex-banquier d’affaires s’attire également la bienveillance d’Arnaud Lagardère, propriétaire de Paris Match et du JDD. En 2013, depuis l’Élysée, Macron facilite une opération financière qui permet à Lagardère d’engranger 1,8 milliard d’euros de plus-value, tout en bénéficiant d’un allègement fiscal massif.
Patrick Drahi, connu pour ses pratiques d’exil fiscal, est lui aussi favorisé. En 2013, contre l’avis du ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, Macron plaide auprès de François Hollande pour valider le rachat de SFR par Drahi. Ce dernier lui en sera reconnaissant en lui offrant un soutien médiatique considérable via BFM TV, RMC et L’Express.
Une campagne médiatique millimétrée
Dès sa nomination comme ministre de l’Économie en 2014, Macron devient omniprésent dans les médias. Paris Match lui consacre plusieurs couvertures, L’Express titre sur « La Bombe Macron », tandis que Le Parisien vante son dynamisme. Un institut de sondage financé par Bernard Arnault, Odoxa, gonfle artificiellement sa popularité. Pourtant, des études plus sérieuses montrent que la moitié des Français ignorent qui il est.
Son discours est taillé sur mesure pour séduire les élites économiques. Dans Le Point, il attaque la semaine de 35 heures. Devant le Medef, il fustige une gauche qui méconnaît l’entreprise. Face aux demandeurs d’emploi, il adopte un ton paternaliste :
« Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre. »
Ces déclarations enchantent les milliardaires qui le soutiennent. En parallèle, Bernard Mourad, banquier et proche de Patrick Drahi, lève discrètement des fonds pour En Marche à Londres, auprès des Français de la City.
Une image verrouillée par la presse people
Alors que sa campagne décolle, une rumeur circule sur une supposée liaison entre Macron et l’un de ses gardes du corps. Nicolas Sarkozy ironise sur un homme « un peu homme, un peu femme », tandis que l’entourage de Manuel Valls souffle que la France n’élira jamais un président homosexuel.
Pour étouffer la rumeur, Xavier Niel fait appel à Michèle « Mimi » Marchand, une ex-délinquante devenue papesse de la presse people. Elle orchestre une série de mises en scène destinées à glorifier le couple Macron-Brigitte, avec des photos soigneusement retouchées et des paparazzades organisées. Chaque image est validée par Brigitte et Mimi Marchand avant publication.
L’élimination progressive des adversaires
En 2017, Macron se lance officiellement dans la course à l’Élysée. Comme par hasard, ses rivaux disparaissent un à un :
- Sarkozy et Juppé sont éliminés de la primaire de la droite.
- François Hollande renonce à se représenter.
- François Fillon est torpillé par l’affaire de l’emploi fictif de son épouse, révélée par Le Canard Enchaîné.
- Manuel Valls échoue à la primaire de la gauche.
Seul Jean-Luc Mélenchon ose dénoncer le rôle des oligarques des médias dans la montée en puissance de Macron :
« Pourquoi ces heures de télévision, ces couvertures de magazines, ces pages et ces pages d’articles sur quelqu’un qui n’a encore rien fait ? »
Pour détourner l’attention des rumeurs sur son homosexualité, Macron monte en épingle une fausse polémique, accusant certains médias de lui prêter une liaison avec le patron de Radio France. Opération réussie : la rumeur est noyée dans un faux scandale.
Macron, le produit des oligarques
Le 14 mai 2017, Emmanuel Macron accède à l’Élysée, propulsé par une coalition de milliardaires et d’influenceurs médiatiques. Son ascension, loin d’être naturelle, a été soigneusement fabriquée par les puissances économiques qui l’ont façonné de toutes pièces.
Cette enquête, refusée par toutes les grandes chaînes, révèle comment l’opinion publique a été manipulée pour imposer un président taillé sur mesure pour les élites financières.
Source : Off Investigation