Dans un récit poignant livré seulement huit jours avant sa mort, Chanty Marvin Holt, ancien agent contractuel de la CIA et associé de la mafia, a révélé des détails troublants sur sa vie. À travers ses confessions, Holt a mis en lumière les liens obscurs entre le crime organisé, la communauté du renseignement et les puissances politiques et économiques. Cet article revient sur les points saillants de son histoire, retraçant sa vie tumultueuse, ses missions périlleuses, et son implication dans des événements historiques comme l’assassinat de John F. Kennedy.
Chanty Holt grandit dans le Kentucky rural, où le trafic d’alcool était une activité courante. Il n’y avait aucun stigmate associé à la contrebande, héritée des immigrants écossais-irlandais. Mais son penchant pour l’aventure le conduisit rapidement à des ennuis. Accusé à tort par le FBI de vol de voiture, il fut envoyé dans une école de réforme où il rencontra des individus liés au crime organisé. C’est ainsi qu’il entra en contact avec Meyer Lansky, célèbre chef de la mafia, et entama une carrière marquée par des activités criminelles et des collaborations secrètes avec le gouvernement.
Holt, décrit comme un « homme de la Renaissance », était doué dans plusieurs domaines. Peintre talentueux, expert en armes et pilote, il excellait également en mathématiques. Ces compétences attirèrent l’attention de Meyer Lansky, pour qui il devint gestionnaire financier et faussaire. Ses capacités polyvalentes lui valurent aussi une place au sein de la CIA dans les années 1950. Sous différents pseudonymes, Holt mena des opérations clandestines, notamment en Amérique latine. Il participa au renversement du président guatémaltèque Jacobo Árbenz en 1954, aidant à organiser des distributions de tracts et à transporter des armes pour des coups d’État soutenus par la CIA.
Les confessions de Holt révèlent des collaborations entre la CIA et des figures notoires du crime organisé. Il a travaillé avec des personnalités comme Lansky et Sam Giancana dans des missions qui mêlaient intérêts gouvernementaux et criminels. Ces relations étaient parfois tendues, notamment lorsque la CIA utilisait les infrastructures mafieuses pour mener des opérations à Cuba ou contre des leaders étrangers comme Fidel Castro. Lansky, par exemple, avait proposé un contrat d’un million de dollars pour assassiner Castro après que celui-ci ait nationalisé les casinos cubains. Holt a décrit une tentative élaborée pour tuer Castro à l’aide d’un tireur embusqué, plan finalement annulé sous pression du Département d’État.
Holt joua un rôle indirect mais notable dans l’assassinat de JFK. Selon lui, il fut chargé de livrer de fausses identifications pour les agents secrets impliqués dans une opération à Dallas. Ces documents auraient été utilisés pour brouiller les pistes. La veille de l’assassinat, Holt accompagna deux tueurs présumés à Dallas, mais prétend n’avoir pas eu connaissance du complot. Il décrit toutefois un parking proche de Dealey Plaza où il aurait croisé des figures suspectes, notamment des assassins renommés. Holt affirme aussi avoir entendu plusieurs tirs provenant de directions différentes, contredisant la version officielle d’un seul tireur. Arrêté brièvement après les événements, Holt utilisa de faux papiers du Bureau de l’Alcool, du Tabac et des Armes à feu pour se faire relâcher. Identifié plus tard comme l’un des « trois vagabonds » photographiés sur les lieux, il insista sur le fait qu’il n’avait pas participé directement au meurtre.
Les confessions de Holt pointent des irrégularités dans l’enquête officielle sur l’assassinat de JFK. Il mentionne des manipulations potentielles de preuves, comme des photographies retouchées, et l’existence de témoins dont les récits n’ont jamais été pris en compte. Selon lui, le rapport Warren avait été conçu pour valider la thèse d’un tireur isolé, Lee Harvey Oswald, et écarter toute autre hypothèse.
Après l’assassinat, Holt vécut dans la peur. Des individus mystérieux commencèrent à le traquer, le forçant à fuir au Mexique dans une maison sûre appartenant à des associés de la CIA et de la mafia. Là-bas, il réfléchit à ses actions passées et tenta de reprendre le contrôle de sa vie. Dans ses derniers jours, Holt déclara que l’Amérique méritait de connaître la vérité sur les relations cachées entre le gouvernement, la mafia et d’autres puissances. Bien que ses révélations aient suscité la controverse, elles offrent un aperçu rare des coulisses de l’histoire américaine et des alliances troublantes qui ont façonné des événements majeurs.
Source : Documentary Central