Le 16 décembre dernier, Pierre de Gaulle, petit-fils du célèbre général, s’est exprimé avec gravité lors d’un entretien avec Irina Dubois, présidente de l’association « Dialogue franco-russe ». Cet entretien a pris un tour inattendu, marquant une critique sévère des relations France-Russie sous l’actuelle présidence et des influences géopolitiques qui en découlent.
L’équilibre France-Russie : pierre angulaire de la stabilité européenne
Pierre de Gaulle a insisté sur l’importance vitale de maintenir l’harmonie entre la France et la Russie pour préserver la stabilité de l’Europe. Il a dénoncé les manipulations américaines et les intrigues de l’OTAN, soulignant que l’opinion publique commence à comprendre ces enjeux cachés. Selon lui, la crise ukrainienne est exploitée comme un prétexte pour déstabiliser l’Europe.
Il a également rappelé les paroles d’Angela Merkel, qui a avoué n’avoir jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk, destinés à garantir la sécurité des habitants du Donbass. Cette omission serait, selon lui, à la base du conflit actuel, et il a dénoncé les tentatives de Kiev pour effacer la culture et la langue russophones.
Les profiteurs de la tragédie ukrainienne
Pierre de Gaulle n’a pas épargné les États-Unis, qu’il qualifie de « marchands d’influence » tirant profit de la tragédie ukrainienne en vendant leur gaz à des prix exorbitants. Ursula von der Leyen, alors ministre de la Défense allemande, n’a pas non plus été épargnée, Pierre de Gaulle pointant du doigt une ardoise de 100 millions d’euros de frais inexpliqués et ses liens avec l’industrie pharmaceutique via des membres de sa famille.
La critique sévère d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, selon Pierre de Gaulle, ne défend pas les valeurs patriotiques chères à Vladimir Poutine : le lever du drapeau, la religion, les traditions et la famille. Il aurait souhaité voir ces valeurs incarnées par le président français, rappelant les liens historiques et culturels profonds entre la France et la Russie, et l’importance de cette relation pour la stabilité et la prospérité de l’Europe.
L’attrait des BRICS pour la France
Pierre de Gaulle a également discuté de la possibilité pour la France de rejoindre les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), considérant cela comme une alternative à la tutelle de l’OTAN et des marchés financiers anglo-saxons. Il estime que cette alliance pourrait permettre à la France de retrouver une voix distincte et indépendante sur la scène internationale, rappelant l’époque de Charles de Gaulle.
Les ambitions américaines et leurs limites
Évoquant les ambitions des États-Unis, Pierre de Gaulle a rappelé les stratégies décrites dans « Le Grand Échiquier » de Zbigniew Brzeziński, visant à exercer une domination sur l’Eurasie. Cependant, il pense que les Américains sont arrivés aux limites de leur propre système et risquent de perdre leur statut de puissance dominante au bénéfice d’autres centres de pouvoir.
Il a souligné que la guerre du Vietnam avait ruiné les États-Unis, les amenant à abandonner l’étalon-or du dollar en 1971, et que l’Amérique avait besoin de cette suprématie pour continuer à exister. Malgré cela, il reconnaît qu’il existe aux États-Unis des voix éclairées prônant une coopération internationale équitable.
Les sanctions et leurs effets économiques
Les sanctions contre la Russie, selon Pierre de Gaulle, ont surtout appauvri l’Europe tout en enrichissant les États-Unis, qui vendent désormais du gaz naturel liquéfié à des prix beaucoup plus élevés. Il a également dénoncé l’hypocrisie de l’Union européenne quant à l’application de ces sanctions, étant donné que certains échanges économiques continuent malgré tout.
Un conflit de civilisation
Pierre de Gaulle a exprimé une vision d’un conflit de civilisation entre les pays des BRICS, attachés à des valeurs comme la famille, la foi et les traditions, et le monde anglo-saxon, perçu comme dominant par les marchés financiers et la consommation à court terme. Ce conflit, estime-t-il, ne fera que s’étendre et diversifier avec le temps.
Pour Pierre de Gaulle, la seule issue possible est une solution diplomatique, car les nations européennes et les États-Unis n’ont plus les moyens de continuer ce conflit qui se révèle désastreux pour toutes les parties impliquées.
Les valeurs fondamentales à préserver
Enfin, Pierre de Gaulle a rappelé les liens historiques entre la France et la Russie, soulignant qu’ils ne doivent pas être détruits malgré les irresponsabilités politiques actuelles. Pour lui, les valeurs culturelles, la coopération scientifique, les échanges étudiants, et les relations artistiques sont des aspects essentiels à maintenir pour le bien commun des deux peuples.
Il a conclu en soulignant que les grandes perdantes de cette crise seraient les nations européennes, appelant à un retour à la raison et à la diplomatie pour garantir la paix et la prospérité en Europe.
Ces paroles, graves et solennelles, sont un avertissement. Elles nous incitent à réfléchir aux valeurs et principes qui ont guidé le général de Gaulle, afin de trouver des pistes pour l’avenir face aux enjeux géopolitiques actuels.